« It's Britney, bitch! »

Si "Toxic" est un tube, c’est notamment parce qu’il contient ce qu’on appelle un hook, une phrase musicale accrocheuse, qui vous colle au cerveau du matin au soir. Or "Toxic" en fait un usage à la fois sublime et pervers. Son morceau s’ouvre en effet par son « hook », un machin qui chope l’auditeur au lasso. Ce préambule est programmatique, parce que la ritournelle va revenir telle une obsession, tel un repère… au fil d’un morceau en déséquilibre, tout en syncopes. Le hook est pourtant audible dans le refrain, mais aussi en ponctuation de chacun des couplets. "Toxic" est la preuve que l’addiction à un tube tient à la répétition.

Nous sommes en 2004 quand "Toxic" paraît comme un single de l'album In The Zone,et cette phrase de cordes est piquée à un film indien de 1981, un film de Bollywood : Ek Duuje Ke Liye.

C'est donc l'histoire d'un tube :

• chanté par une Américaine,
• inspiré d’un film indien,
• et réalisé par un duo de producteurs de nationalité suédoise.

Ces deux Suédois s’appellent Pontus Winnberg et Christian Karlsson. Deux producteurs de génie, qui créeront plus tard le groupe Miike Snow. Producteurs de génie, notamment par leur façon d’allier le miel dégoulinant de Bollywood et la froideur rythmique de l’électronique.

Mais en sus de l’originalité de leur inspiration, Pontus et Christian n’oublient jamais l’efficacité. Notamment par leur façon de nous prendre la main pour nous conduire jusqu’au refrain de la chanson. Juste avant celui-ci, Britney se prend donc pour une chanteuse de Bollywood. C’est le moment le plus aigu du morceau. Nous sommes dans les hauteurs, vers les cimes. Jusqu'au moment où, tout d'un coup, sans prévenir, Pontus et Christian coupent le son. Et ils remettent le son. Pour le refrain.

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