"YMCA" des Village people ou comment ambiancer à coup sûr une soirée

Village People
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Village People ©Getty
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Pour se mettre en jambe avec le premier Tubes And Co de l’année, voici : “Y.M.C.A” par Village People. Paru en 1978, sur l'album Cruisin', ce méga tube planétaire a fait se trémousser des générations entières sur tous les dance-floors du monde entier.

Y.M.C.A -  i grec, ème cé a, comme disait Guy Lux - est évidemment l’un des tubes étendards de la musique disco, pourtant le début m’a toujours fait penser à autre chose que la disco. Ça sonne, comme l’ouverture d’une revue de music-hall. Vous savez les spectacles avec grand escalier, trucs en plumes et filles tout en jambes. 

Quand soudain j'apprends que Jacques Morali, compositeur français de ce morceau, écrivit aussi des partitions pour les shows du Crazy Horse de Paris. Sûre que Jacques Morali composa cette intro de Y.M.C.A avec la même intention que pour du music-hall. 

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Nous sommes en 1978. Et les Village People viennent faire le spectacle sur tous les plateaux de la télévision française. Assis au milieu des 6 garçons en pleine santé qui composent le groupe, Jacques Morali précise sa démarche :  

Les Village people se donnent, ils dansent, ils chantent, ils perdent 2 litres de sueur par show, ils sont d’abord un groupe et un acte visuel

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Un acte visuel au point que Morali interdit aux membres du groupe d’apparaître en public sans leur déguisement de cow-boy, indien, policier, ouvrier du bâtiment, G.I et homme de cuir. 

Pour recruter ces garçons, Jacques Morali et Henri Belolo, son associé, français lui aussi, font paraître un avis de recherche dans le Village Voice avec deux critères de sélection : “savoir danser.... Et porter la moustache”. 

Pas d’exigence vocale donc. Parce que sur les 6, il n’y en a qu’un seul qui sait chanter : Victor Willis, qui joue le rôle du policier. Pour l’enregistrement, ce ne sont pas ses collègues du boys band mais des choristes de studio qui accompagnent Victor. 

Les cordes et les cuivres du morceau sont arrangés par un musicien de jazz qui s’appelle Horace Ott. Bon, un musicien de jazz qui travailla aussi pour Nat King Cole, Aretha Franklin et Nina Simone. 

Pour Y.M.C.A, Horace annonce le refrain comme un coup de clairon. Et si on écoute uniquement cordes et cuivres pour la suite du refrain, c’est assez mélancolique au fond. 

Que veut dire l’acronyme Y.M.C.A ? on peut le traduire par : “Union Chrétienne des jeunes gens.” Un mouvement chrétien donc qui proposait auberges de jeunesses et clubs sportifs exclusivement masculin. Dans la chanson, ces endroits sont décrits comme un petit paradis, puisque Victor Willis chante :  

Ils ont tout pour que les jeunes hommes s’amusent. Tu peux y habiter avec tous les garçons. Tu peux y faire tout ce dont tu as envie. 

Dans l’Amérique de cette fin des années 70, Y.M.C.A devient un hymne gay dans son propos autant que dans son esthétique. La culture homosexuelle sort enfin des clubs pour devenir grand public, avec la choré des Village People, dansée dans les mariages ou sur les stades de base-ball à la mi-temps.