

Montaigne est un relativiste. On peut même parler de perspectivisme : à chaque moment, j’ai un point de vue différent sur le monde. Mon identité est instable. Montaigne n’a pas trouvé de « point fixe », mais il n’a jamais cessé de chercher
- Michel de Montaigne écrivain et philosophe (1533-1592)
Montaigne ne nie pas la vérité, mais il doute qu’elle soit accessible à l’homme seul. C’est un sceptique qui a choisi pour devise : « Que sais-je ? », et pour emblème une balance.
Mais ce n’est pas une raison de désespérer
Il s’agit de se résoudre à la condition humaine, d’accepter sa misère : son horizon est le devenir et non l’être. Dans un instant, le monde aura changé, et moi aussi. Dans Les Essais, le registre de ce qui lui arrive, et de ce qu’il pense, il se borne à noter combien tout change tout le temps. Montaigne est un relativiste.
On peut même parler de perspectivisme : à chaque moment, j’ai un point de vue différent sur le monde. Mon identité est instable. Montaigne n’a pas trouvé de « point fixe », mais il n’a jamais cessé de chercher.
Les autres forment l’homme, je le récite : et en représente un particulier, bien mal formé : et lequel si j’avais à façonner de nouveau, je ferais vraiment bien autre qu’il n’est : meshui c’est fait. Or les traits de ma peinture, ne fourvoient point, quoiqu’ils se changent et diversifient. Le monde n’est qu’une branloire pérenne : Toutes choses y branlent sans cesse, la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d’Égypte : et du branle public, et du leur. La constance même n’est autre chose qu’un branle plus languissant. Je ne puis assurer mon objet : il va trouble et chancelant, d’une ivresse naturelle. Je le prends en ce point, comme il est, en l’instant que je m’amuse à lui. (III, 2, 1254 ; 974)
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