Victor Hugo n’est pas baptisé. Il n’a pas fait sa communion, ne s’est jamais rendu au catéchisme et n’aimait pas assister à la messe. Mais ! Il croit en Dieu, profondément, et cela depuis tout petit.
Jeune poète, il fait tout comme Chateaubriand (auteur du Génie du Christianisme ) et se déclare royaliste-catholique. Mais dans les premières lettres d’amour qu’il envoie à Adèle, sa foi religieuse s’exprime prudemment et avec la même indépendance d’esprit que sa mère, Sophie Trébuchet : « Je fais peu de cas, je l’avoue, de l’esprit de convention, des croyances communes, et des convictions traditionnelles » déclare-t-il en 1821.
Son Dieu à lui n’a effectivement rien de commun. Il ne se limite pas au catholicisme. Hugo est un « libre penseur » et voue donc au Créateur une passion toute personnelle qui n’a fait que s’affermir avec les années (et malgré les douloureux épisodes qu’il a traversés). Grand lecteur des textes sacrés – la Bible, évidemment, mais aussi Le Coran, qu’il découvre au milieu des années 1840 – Hugo est aussi panthéiste, c’est-à-dire qu’il voit Dieu partout autour de lui, dans la Nature… La mer, par exemple, est à ses yeux une expression divine…
Mais des questions le taraudent… Dans Le Dernier jour d’un condamné par exemple…
Le narrateur, sur la route de son exécution, fait face au prêtre qui est là pour le bénir. Mais le prisonnier n’est pas sensible à ces « paroles monotones » qui ne calment pas son inquiétude : « D’où vient que sa voix n’a rien qui émeuve et qui soit ému ? », se demande-t-il. En quelques lignes, Hugo réduit à néant la parole de l’homme d’Eglise qui cite les auteurs latins au lieu de prendre la main du malheureux. « Dieu m’est témoin que je crois en lui. Mais que m’a-t-il dit ce vieillard ? Rien de senti, rien d’attendri, (…) rien qui vînt de son cœur pour aller au mien »…
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