Européen avant l'heure, Victor Hugo avait un rêve, et a tout fait pour qu’il se réalise… la création des « États-Unis d’Europe ».
- Victor Hugo Écrivain, poète et dramaturge
Victor Hugo voulait « signer (s)a vie par un grand acte, et mourir »… Alors il a fait un rêve, et a tout fait pour qu’il se réalise… L’œil sans cesse tourné vers l’avenir et le progrès, il a souhaité et défendu la création des "États-Unis d’Europe", qui accomplirait tout ce en quoi il croyait depuis toujours : à savoir l’idéal de la liberté et l’unification des peuples.

L’écrivain n’est pas précurseur en la matière, d’autres avant lui ont déjà formulé l’idée d’un regroupement des nations européennes. Mais il anticipe indéniablement les projets d’Aristide Briand en 1929, ou ceux de Jean Monnet bien plus tard, dans les années 1950. Son modèle, c’est bien sûr le Nouveau monde, les États-Unis d’Amérique… Mais il va plus loin…
Suppression des frontières, liberté de circulation des individus et des marchandises, unité monétaire : le rêve européen d’Hugo est indissociable de l’idéal de fraternité qui nourrit toute sa pensée et son œuvre.
Un discours plein d'espoir
C’est sur ces fondements que s’érige l’idée d’une Europe capable de réunir les hommes de toutes les nationalités… Lors du Congrès international de la paix organisé à Paris en 1849, Victor Hugo prononce un discours habile et plein d’espoir, avec toute la grandiloquence qu’on lui connaît :
« Un jour viendra où la guerre paraîtra aussi absurde et sera aussi impossible entre Paris et Londres, entre Pétersbourg et Berlin, entre Vienne et Turin, qu’elle serait impossible et qu’elle paraitrait absurde aujourd’hui entre Rouen et Amiens, entre Boston et Philadelphie. Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure et vous constituerez la fraternité européenne (…). Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées. (…) Comme tous les peuples lointains se touchent ! Comme les distances se rapprochent ! Et le rapprochement, c’est le commencement de la fraternité. Grâce aux chemins de fer, l’Europe bientôt ne sera pas plus grande que ne l’était la France au Moyen-âge ! Grâce aux navires à vapeur, on traverse aujourd’hui l’océan plus aisément qu’on ne traversait autrefois la Méditerranée ! Avant peu, l’homme parcourra la Terre comme les dieux d’Homère parcouraient le ciel, en trois pas. Encore quelques années, et le fil électrique de la concorde entourera le Globe et étreindra le monde ! »
[1] « Pour la Serbie », Écrits politiques, p. 326.
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