Face à la guerre civile qui ravage la Libye, 12 pays se sont réunis dimanche à Berlin. Tous se sont engagés à abandonner toute forme d'ingérence dans le conflit et à respecter l'embargo imposé par l'ONU. Véritable avancée diplomatique ou fragile accord ? Analyse avec Pierre Vermeren, historien spécialiste du Maghreb
- Pierre Vermeren Professeur d’histoire contemporaine à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, spécialiste du Maghreb
Le sommet international de Berlin, qui se tenait le 19 janvier, demande un « cessez-le-feu permanent » en Libye_._ Une déclaration commune a été adoptée, où chacun des pays participants renonçait à toute interférence dans le conflit, et s'engageait à respecter l'embargo sur la vente d'armes. Un pas en avant qui semble insuffisant face à la gravité de la situation libyenne, malgré le fragile cessez-le-feu qui se poursuit depuis le 12 janvier.
Cette rencontre a échoué à organiser des pourparlers entre le chef du gouvernement d'unité nationale, Fayez al Sarraj, et la tête de l'Armée Nationale Libyenne insurrectionnelle, Khalifa Haftar. De l'aveu du chef de la diplomatie russe, le sommet « n'a pas réussi pour l'instant à lancer un dialogue sérieux et stable entre eux ».
Sur le terrain, les termes du cessez-le-feu provisoire ne semblent pas respectés, alors que les deux camps se livrent à des escarmouches quotidiennes autour de Tripoli, dernier bastion gouvernemental. Ce d’autant qu'en dépit d'une médiation turco-russe proactive, Khalifa Haftar a refusé de signer, le 14 janvier, l’accord écrit supposé entériner le gel des hostilités.
Le conflit libyen ne s'apaise pas depuis la chute du régime Kadhafi, il y a neuf ans, et la situation actuelle fait craindre la perspective d'un bis repetita du chaos syrien.
Avec nous pour en parler
Pierre Vermeren est un historien spécialiste du Maghreb et des mondes arabes, professeur à l'Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne.
Le bruit du monde
est au Venezuela. Un reportage de Benjamin Delille
Dans la ville de Maracaibo, autrefois bastion de modernité au Venezuela, les conditions de vie continuent à se dégrader, alors que le pays est en proie à la pire crise économique de son histoire. L'hyperinflation était estimée, en 2019, à 200 000 %.
Les centrales thermoélectriques n'y fonctionnent plus, les coupures de courant sont quotidiennes, l'accès à l'eau est quasi-inexistant : tous les services sont en déliquescence. Alors les maladies contagieuses prolifèrent, et les habitants survivent tant bien que mal...
Le cinéma en VO
avec La Llorona, un film de Jayro Bustamante. Par Eva Bettan
Le réalisateur guatémaltèque s'était fait connaître, en 2015, avec son premier film, Ixcanul. Cette fois, il revient avec un long-métrage consacré à la dictature qui a sévi dans son pays pendant les années 80, et du sort qui y a été fait à la communauté maya.
Le film a une dimension fantastique, tourne autour de vieilles légendes... et son but, c'est de faire entrer les spectateurs guatémaltèques dans les salles, de raconter l'histoire sombre du pays et l'effet durable qu'elle a eu sur des générations.
Programmation musicale
Bruce Springsteen - Sundown
Esther Phillips - Fever
Programmation musicale
- 18h33
Sundown - 18h46
L'équipe
- Production
- Autre
- Autre
- Réalisation
- Autre
- Autre