22/11/63 de Stephen King

John F. Kennedy dans le bureau ovale en avril 1961
John F. Kennedy dans le bureau ovale en avril 1961 ©Getty - Paul Schutzer / Contributeur
John F. Kennedy dans le bureau ovale en avril 1961 ©Getty - Paul Schutzer / Contributeur
John F. Kennedy dans le bureau ovale en avril 1961 ©Getty - Paul Schutzer / Contributeur
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JFK, trois lettres devenues une certaine idée de l’Amérique. 22 novembre 1963 : une date noire dans l’histoire de l’Amérique.

Il fallait au moins Stephen King, le roi du best-seller, pour s’y attaquer. Dans son roman, 22/11/63, il imagine un moyen d’empêcher l’assassinat du président.

22 novembre 1963 : cette date serait énigmatique sans la photo de couverture du livre. Le fac-similé d’une édition spéciale barrée d’un gros titre : « JFK assassiné à Dallas ».

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Sur la photo, on voit Jackie Kennedy, la First Lady, ravissante dans son tailleur Chanel rose, coiffée d’un chapeau tambourin de la même couleur.

JFK est à côté d’elle. Il sourit à la foule qui l’acclame. Dans quelques instants, il sera mort. Le tueur, Lee Harvey Oswald aura tiré sur lui depuis le 5ème étage d’un immeuble :

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22/11/63, c’est donc la date de l’assassinat de Kennedy. A moins que…

A moins que quelqu’un puisse remonter le cours du temps jusqu’à l’instant fatidique pour empêcher que l’évènement ne se produise.

Pour s’en convaincre, il suffit de retourner le livre pour y découvrir, côté pile, une imitation très réussie de la une du Daily News. Elle annonce que le pire a été évité/ « Dallas : JFK et Jackie sains et saufs. Les Américains ont eu très peur. »

Quelle est la bonne « une » ? Celle qui annonce l’assassinat de Kennedy ou celle qui assure qu’il a échappé miraculeusement à une tentative d’assassinat ?

Pour le savoir, le lecteur doit mettre ses pas dans ceux de Jake Epping, le narrateur. Au début du roman, nous sommes en 2011, ce professeur de littérature de 35 ans traverse une mauvaise passe : sa femme l’a quitté. Il est seul et désenchanté. Mais sa vie va prendre « un virage à 180 degrés ».

Un soir, alors qu’il va dîner dans un restaurant miteux installé dans une caravane, le Fat Burger, le patron du restaurant l’entraîne dans sa réserve et lui demande de marcher à tous petits pas. Jake s’exécute et il se retrouve, toujours dans sa ville de Lisbon Falls, non plus en 2011, mais très précisément le 9 septembre 1958 à 11h58.

Al vient de lui révéler « la brèche vers le passé », qui se trouve au fond de sa caravane fast-food. Il veut lui confier une mission. Lui-même, cancéreux, n’a pas pu remonter le temps assez loin pour empêcher l’assassinat de Kennedy. Mais Jake, s’il accepte de tuer Lee Harvey Oswald, pourra changer l’histoire des Etats-Unis.

Jake accepte la mission. Le voilà donc engouffré dans la brèche temporelle, sous le pseudo de Georges Amberson, muni du kit de l’homme moderne de 1958. Carte de sécu avec date de naissance en 1923, 9000 dollars des années 50, une montre d’époque, sans oublier les résultats sportifs de 58 à 63, pour lui permettre de rafler la mise chez les bookmakers.

Et on le suit dans ces Pimpantes années 50 pour lesquelles les Américains éprouvent tant de nostalgie. Le livre est un régal de détails ultra-précis et ultra-documentés.

Jake adore ce monde dans lequel il n’y a plus de sonnerie de téléphone portable, où personne ne se soucie de réchauffement climatique, ni d’attentat suicide, ni de gratte-ciel percutés par des avions de ligne. Il est même tombé amoureux. Il se sent si bien qu’il décide de ne plus jamais retourner en 2011.

Quand on arrive au jour J et à l’heure, il peut, en tirant sur Lee Harvey Oswald, le déconcentrer et lui faire rater son tir sur Kennedy. Que va-t-il choisir ? Et son choix peut-il avoir des conséquences imprévisibles ?

A découvrir en lisant ce roman, mélange très réussi de méticulosité parfaite dans le portrait de l’Amérique des années 50 et d’imagination débridée sur ce qui aurait pu se passer autrement.

Une lecture idéale sous le parasol.

22/11/63 de Stephen King, un livre publié chez Albin Michel.

22/11/63 de Stephen King
22/11/63 de Stephen King
- Albin Michel

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