À Bordeaux, une association protestante organise jusqu’au 20 mars des ateliers d’initiation au numérique pour les personnes en situation de précarité.
« J’ai retrouvé du lien social », se réjouit Mirella, une femme de 43 ans. Il y a quelques semaines, elle a créé sa première adresse e-mail, découvert les réseaux sociaux et même retrouvé des amis, de la famille. Depuis janvier, le Diaconat, association d’inspiration protestante, propose des ateliers d’initiation numérique aux pensionnaires de deux de ses maisons relais et d’un Centre d’hébergement et de réinsertion sociale. « Les nouvelles technologies sont devenues indispensables pour communiquer avec Pôle emploi, la Caisse des allocations familiales ou chercher un travail », observe Franck Samson, responsable de ce projet. Séduite, la fondation Orange l’a financé à hauteur de 30 000 €.
Au programme : sessions en petits groupes de recherche d’emploi sur Internet, mise en ligne de CV, dématérialisation des démarches administratives… avec une société bordelaise du secteur, 10h11. La prise en main s’est faite en douceur. « Je m’en faisais une montagne. En vérité, c’est simple », s’enthousiasme Mirella. Désormais, elle est « accro ». « Sur Internet, il n’y a pas de différence sociale, ça me redonne de la gaieté. » Les ateliers ont amené les participants à réfléchir à leur image. Tous ont raconté leur vie, leur quotidien, leurs passions sur un blog commun. L’objectif est de « faire changer le regard sur les personnes en difficulté, de lutter contre les stéréotypes de l’assistanat et de médiatiser leurs talents », avance Franck Samson.
Pour Alexandra Siarri, adjointe aux nouvelles précarités à la mairie de Bordeaux, « le numérique est un formidable outil de reconstruction sociale ». « Sur la toile, les plus démunis redeviennent des citoyens comme les autres et peuvent à nouveau prendre la parole en public et accéder à des offres d’emplois ». Comme Franck Samson, elle est convaincue que cette initiative va faire des « petits » et « amener les pouvoirs publics à repenser leur approche de la précarité ».
par Nicolas César (à Bordeaux)
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