1er novembre 1954 - le Birgit Ensemble interroge la guerre d'Algérie qui pendant longtemps n’a pas dit son nom

Image du spectacle "Les Oubliés (Alger-Paris)"
Image du spectacle "Les Oubliés (Alger-Paris)" - C. Raynaud
Image du spectacle "Les Oubliés (Alger-Paris)" - C. Raynaud
Image du spectacle "Les Oubliés (Alger-Paris)" - C. Raynaud
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Julie Bertin et Jade Herbulot metteuses en scène et fondatrices de la troupe du Birgit Ensemble s'interrogent sans cesse sur la façon dont l'Histoire se fait. Leur dernier spectacle, "Alger-Paris (les Oubliés)" questionne la guerre d'Algérie, sa mémoire refoulée, et la naissance de la Ve République en 1958.

Avec

Le 1er novembre 1954 marque le début de la guerre d’Algérie. Ce jour-là pour la première fois la communauté française d’Algérie est ciblée par des attentats du FLN (Front de Libération Nationale). C’est la Toussaint Rouge. Premiers morts d’une longue guerre de huit ans d’une violence inouïe qui ne dit pas son nom  - les « Evénements d’Algérie » - et qui provoqua la mort de 400 000 Algériens et 30 000 appelés français, sans parler des milliers de blessés et des dizaines de milliers de Harkis massacrés après le départ de la France. 

Après leurs précédentes pièces consacrées à la dernière guerre des Balkans, - Memories of Sarajevo - , et à la crise financière grecque des années 2000 – Dans les ruines d’Athènes -, Julie Bertin et Jade Herbulot débutent aujourd'hui, avec la troupe de la Comédie-Française, un cycle théâtral dédié à la Ve République, sur fond de guerre d'Algérie. Le premier acte : Alger-Paris (les Oubliés)

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Pour documenter cette pièce,  elles sont parties en Algérie  le 1er novembre 2018  - une date devenue là-bas fête nationale - à la rencontre de la « Ville Blanche » - et de ses habitants pour écouter leur mémoire de la guerre. 

Elles se sont promenées dans des lieux chargés d'une Histoire refoulée. La ville basse européenne avec sa Place du Forum, lieu de toutes les manifestations et rassemblements des Français d’Algérie : le 13 mai 1958 pour réclamer le retour du général de Gaulle au pouvoir, le 4 juin 1958 où ce dernier leur lança son très ambigu « Je vous ai compris »,  le 17 avril 1961 pour soutenir le Putsch des généraux contre la république des « traîtres ». La ville haute avec la Casbah et son entremêlement de ruelles où vivaient les Musulmans, lieu emblématique de la Bataille d’Alger en 1957, quadrillée par les parachutistes du Général Massu, censée mettre fin aux attentats.  

Alger-Paris (les Oubliés) est le fruit de ce voyage. Des rencontres et des lieux qui ont servi à construire la structure, le cadre d’un spectacle, nourri aussi par des lectures - Benjamin Stora, Alice Zeniter, Laurent Mauvignier, Jean-Louis Comolli - , des documentaires - Guerre d'Algérie, la déchirure -, et des films -R.A.S d'Yves Boisset, La bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo -

Pour aller + loin : 

Les Oubliés (Paris-Alger), texte et mise en scène Julie Bertin et Jade Herbulot – Le Birgit Ensemble- A la Comédie-Française, du 24 janvier au 10 mars 2019 

Julie Bertin et Jade Herbulot ont aussi mis en scène : 

A lire : 

A regarder : 

La play-list de l'émission : 

  • Rock Around The Clock, Bill Haley&his Comets -(1954)
  • Le déserteur, Boris Vian (1955)
  • She, The Blaze (2018)

Les références du générique de l'émission :

Le Temps est bon d’Isabelle Pierre remixé par Degiheugi

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