Olympe de G

La réalisatrice Olympe de G, janvier 2020
La réalisatrice Olympe de G, janvier 2020 - ELISE TOÏDÉ / HANS LUCAS
La réalisatrice Olympe de G, janvier 2020 - ELISE TOÏDÉ / HANS LUCAS
La réalisatrice Olympe de G, janvier 2020 - ELISE TOÏDÉ / HANS LUCAS
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Olympe de G est réalisatrice de porno alternatif, en audio, et en vidéo. Elle raconte son parcours dans son livre "Jouir est un sport de combat" aux éditions Larousse.

Elle est née une première fois. C’était le 9 juin 83, 8h50 du matin. Elle comprend rien à ce monde-là… A ces grands, pas plus heureux que ça. Et ces sourires qui rétrécissent, à mesure que les années glissent. Une mère qui bosse dans la finance, qui en vomit l’inconsistance, qui en fait était écrivain, sauf qu’elle-même elle n’en savait rien. Son père est directeur de… trucs. En tout cas, c’est très important, du coup il n'est pas là souvent.

Elle s’en fout, elle aime Maupassant, Tintin, Astérix : plonger dedans. Avec Plumo, son chat persan, croire très fort l’espace d’un instant, que les personnages de roman, existent en os, existent en chair, tiennent chaud et tiennent compagnie, bientôt deviennent des amis, pour elle la gamine solitaire.

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Celle que l’on moque à la récré - elle est pas cool, ça, elle le sait. Elle a pas les codes, pas le corps, pourtant elle fait beaucoup d’effort. Maigrir, manger et puis vomir, ressembler aux filles des magazines, danser, flirter, comme les copines… Surtout faire semblant d’aimer ça, les filles coincées, on adore pas… Elle sera la meilleure à ce jeu là, touché, coulé, fallait pas jouer, devient la salope du lycée.

Pas grave, s’en fout, elle fonce dans le tas… Elle morfle, elle douille, elle ne dit pas. Cette douleur qui ronge le sang, allez, tais-toi et serre les dents. Il y aura un geste déplacé, et puis un autre qu’on appellera ? Comportement inapproprié, oui, voilà, oui c’est comme ça, qu’on va faire taire la colère, qui grimpe en elle, qui s’installe là…

Mais le temps passé à la boucler, finit toujours par exploser. On est en 2016, je crois. Elle s’appellera Olympe de G. Et elle naîtra, une deuxième fois

Jouir est un sport de combat, d'Olympe de G, éditions Larousse

Le site d'Olympe de G

Programmation musicale

Donna Blue, « Solitaire »

Lil Kim & Puff Daddy, « Queen bitch, Pt2 »

Daniel Rossen, « The Last One »