2020 : autour des Transmusicales, voix et chaleurs du Sud

Le groupe The Mavericks, Paul Deakin, Eddie Perez, Jerry Dale Mc Faden et Raul Malo, à la cérémonie des Grammy Awards au Madison Square Garden le 28 janvier 2018 à New York.
Le groupe The Mavericks, Paul Deakin, Eddie Perez, Jerry Dale Mc Faden et Raul Malo, à la cérémonie des Grammy Awards au Madison Square Garden le 28 janvier 2018 à New York.  ©Getty - Mike Coppola / FilmMagic
Le groupe The Mavericks, Paul Deakin, Eddie Perez, Jerry Dale Mc Faden et Raul Malo, à la cérémonie des Grammy Awards au Madison Square Garden le 28 janvier 2018 à New York. ©Getty - Mike Coppola / FilmMagic
Le groupe The Mavericks, Paul Deakin, Eddie Perez, Jerry Dale Mc Faden et Raul Malo, à la cérémonie des Grammy Awards au Madison Square Garden le 28 janvier 2018 à New York. ©Getty - Mike Coppola / FilmMagic
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Ce soir, dans Very Good Trip, ce sont des sons et des voix du Sud qui vont vous réchauffer et illuminer vos rêves.

Une ambiance cubaine traditionnelle pour finir ce titre en beauté qui s’appelle « Recuerdos », souvenirs au pluriel en espagnol, signé par un groupe qui porte pourtant un nom tout ce qu’il y a de plus anglais, the Mavericks. Un mot souvent utilisé dans cette langue pour désigner quelqu’un qui fait bande à part, un rebelle, un franc-tireur, d’après le nom d’un éleveur texan un peu négligent, un Monsieur Maverick, qui omettait de marquer ses bêtes qui se baladaient seules dans la nature. 

Alors d’abord vous avez entendu cette voix. C’est peut-être une des plus belles, des plus chaudes en tout cas, qui circule actuellement dans le monde, et je pèse mes mots, celle d’un chanteur injustement ignoré chez nous, Raul Malo. Un nom hispanique, en l’occurrence d’origine cubaine, c’est le cas de beaucoup d’habitants, comme lui, de Miami, en Floride. 

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Raul Malo est installé depuis longtemps dans le paysage musical aux États-Unis. Il a formé son groupe, les Mavericks, donc, il y a plus de trente ans, obtenant assez vite popularité et reconnaissance. Une des chansons des Mavericks a en effet obtenu un Grammy en 1997, celui de la meilleure prestation vocale country de l’année. Ah, c’est précis. 

Country, oui, on comprend, à l’oreille, que ça puisse entrer dans cette catégorie. Mais enfin, les chansons des Mavericks ne sont en fait ni plus ni moins country que celles que compose et interprète, je ne sais pas, mettons, Bruce Springsteen. Elles sont mélodieuses, sentimentales, bon, parfois très sentimentales et ont, de fait une couleur latine qui caractérise aussi parfois les chansons que composait et écrivait un géant, Roy Orbison à laquelle la voix si pure de Raul Malo, tout en chaleur lyrique et, en même temps, en puissance retenue, me fait fortement penser. 

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Raul Malo, bien qu’hispanique, a toujours chanté en anglais pour se faire entendre et accepter par tout le monde aux États-Unis. Même si l’espagnol est la seconde langue la plus parlée aux États-Unis au Texas, par exemple l’espagnol a pratiquement un statut de longue officielle. Mais parler espagnol aux États-Unis, ce n’est pas bien vu partout. En tout cas pas par tout le monde. 

À Nashville, récemment, raconte Raul Malo dans une interview, un des membres de la section de cuivres qui accompagne les Mavericks a essuyé des remarques désobligeantes d’un client, euphémisme, parce qu’il parlait espagnol. Parce que, bien sûr, l’ambiance qui règne aux États-Unis n’est pas bonne pour les Hispanophones : beaucoup les soupçonnent d’être des clandestins, des illégaux, des migrants pas nets. Et dans ce contexte, publier un album de chansons en espagnol, quand on est un chanteur américain reconnu dans toute la nation, c’est un acte à la portée symbolique. De la part de Raul Malo, une façon de revendiquer ses origines avec fierté quand on les reproche à d’autres. Raul Malo a une mère qui adorait l’opéra, c’est elle qui lui a fait remarquer que « It’s Now or Never » d’Elvis était en fait une adaptation d’une chanson napolitaine, « O Sole Mio ». Son père aimait Johnny Cash, le rock’n’roll et Raul a tout mélangé. 

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Dans le nouvel album de son groupe, The Mavericks en español, il reprend des chansons cubaines, d’autres colombiennes, ou mexicaines, il y en a même une signée Julio Iglesias, eh oui. Je cite Raul Malo : 

La langue espagnole inspire quelque chose, elle évoque une passion intimement liée à cette langue. Je ne connais pas un Cubain qui n’ait pas cette passion en lui. Ma grand-mère était capable de vous parler d’un palmier qu’elle avait vu et de vous faire sentir qu’on ne peut rien voir de plus beau au monde ».

Very Good Trip
55 min
  • The Mavericks : « Recuerdos » extrait de l’album « The Mavericks en Español » 
  • El Combo Batanga : « El Barrio en la Mirada » extrait de l’album « Who Cares » 
  • Anjimile : « Baby No More » extrait de l’album « Giver Taker » 
  • Urban Village, Msaki : « Umhlaba Wonke » single 
  • Sarah Jarosz : « Johnny » extrait de l’album « World on the Ground » 
  • Ladaniva : « Oror » single 
  • ROSALÍA : « Dolerme » single 
  • Buscabulla : « Nydia » extrait de l’album « Regresa » 
  • Sun-El Musician, Azana : « Uhuru » single 
  • Zinda Reinhardt : « Papa » single 
  • X Alfonso : « In Love » single 

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