Ce soir, on va remonter le temps, et s’apercevoir qu’entre la révolution naissante et un des plus grands groupes de rock du monde, le lien était plutôt trouble.
"(...) Les Rolling Stones, bien sûr, dans « Street Fighting Man », le combattant des rues. Une chanson qui est sortie en 45 tours en France, à la fin de l’été 1968, quand tout était rentré dans l’ordre - et pas au Royaume Uni, étrangement. Les paroles, déjà, sont étonnantes. Face à cette vague révolutionnaire historique, Mick Jagger observe avec ironie le rôle dérisoire de musiciens de rock comme les Stones: « Que peut faire un pauvre gars à part chanter dans un groupe de rock’n’roll ? Londres est endormie et il n’y a pas de place pour un combattant des rues » Pourtant, il y a eu durant la période toute une mythification des Stones, présentés comme un groupe insurrectionnel, partisan de toutes les guérillas révolutionnaires autour du monde. C’était dû en partie au fait que Jean-Luc Godard, qui clamait alors sa foi maoïste, les avait filmés à Londres, juste après les événements de mai soixante huit, en train de tâtonner avant d’accoucher d’un leurs titres légendaires, « Sympathy for the Devil ». C’était pour les besoins de son film One Plus One, où l’on voyait, parallèlement, des militants noirs américains des Black Panthers, les Panthères noires, réciter des textes révolutionnaires en brandissant des fusils. Mais enfin tout ça, c’était du fantasme, les Stones n’étaient pas spécialement politisés, comme d’ailleurs la plupart des musiciens de rock britanniques, si l’on met à part des minorités qui s’activaient dans l’underground, on y reviendra. Ils avaient observé avec fascination toute une jeunesse se livrer à des combats romantiques dans les rues de Paris, comme aux grandes heures de 1848 et 1871, du temps de la Commune, mais enfin ça s’arrêtait là. D’ailleurs Mick Jagger était surtout admiratif du fait que les CRS, traités de SS par les manifestants, un des slogans les plus marquants de la période, n’avaient tué personne...."
Programmation musicale :
The Rolling Stones, « Street Fighting Man » album « Beggars Banquet »
Jefferson Airplane, « Volunteers » album « Volunteers » (version remasterisée)
Quicksilver Messenger Service, « Pride of Man » (24-Bit Remastered 02) album « Quicksilver Messenger Service »
Buffalo Springfield, « For What It’s Worth » album « Buffalo Springfield »
Thunderclap Newman, « Something in the Air » album « Hollywood Dream »
The Beatles, « Revolution » (Remastered) compilation « The Beatles 1967-1970 »
King Crimson, « 21st Century Schizoid Man » album « In the Court of the Crimson King »
James Brown, « Say It Loud – I’m Black and I’m Proud (Pt.1) » (Single Version) compilation « The 50th Anniversary Collection »
Gil Scott-Heron, « The Revolution Will Not Be Televised » album « Pieces of a Man »
Janis Joplin, « Women Is Losers » album « Little Girl Blue (Original Motion Picture Soundtrack) »
Ten Years After, « I’d Love to Change the World » (remasterisé en 2004) album « A Space in Time (Deluxe Version) »
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