

Mark Hollis, chanteur du groupe britannique Talk Talk, célèbre dans les années 1980, est mort à 64 ans. Bien sûr, Michka Assayas ne pouvait pas passer à côté de cet hommage.
En fait Mark Hollis et ses camarades, comme beaucoup de musiciens de cette période reculée, le début des années quatre-vingt, ont signé un contrat avec une compagnie discographique grand public, EMI.
EMI finançait et diffusait aussi les enregistrements du groupe Duran Duran. Partout dans le monde, à l’exception notable de la France, Duran Duran s’est imposé comme le groupe le plus populaire de ce courant néo-romantique. Au point d’ailleurs qu’aux Etats-Unis, où MTV diffusait abondamment leurs vidéos, on les avait présentés comme les nouveaux Beatles. Le Londonien Mark Hollis et ses camarades se sont trouvés pris dans un engrenage, ils n’ont pas eu le choix. Ils se rêvaient comme de nouveaux Doors, tandis que l’équipe de directeurs artistiques de EMI leur demandait simplement d’être un autre Duran Duran. Ils ont fait ce qu’on leur demandait. Ils se sont même très bien acquittés de leur tâche. Ils ont écrit et interprété des chansons pop sous la supervision du réalisateur artistique de Duran Duran. Mais jusqu’à un certain point. Ils n’avaient aucune envie de jouer le jeu jusqu’au bout.
Déjà, sur les photos d’époque où l’on voit les musiciens vêtus à la dernière mode londonienne, ils ont carrément l’air de faire la gueule. Mark Hollis, qui n’avait pas du tout le physique avantageux de Simon Le Bon, le chanteur de Duran Duran, se fichait complètement de son apparence. Il lui arrivait, paraît-il, de monter sur scène en chaussettes.
Pour la vidéo de leur tube, « It’s My Life », un réalisateur proche des musiciens avait fait un montage où l’on voyait courir des animaux sauvages, rhinocéros, antilopes, etc. Ce film était entrecoupé de brefs plans fixes où l’on voyait un Mark Hollis immobile, les lèvres scellées, avec ses oreilles décollées, engoncé dans un imperméable, l’air de s’ennuyer fermement, comme s’il attendait un autocar qui n’arrivait jamais.
Alors, vous imaginez, ça n’a pas du tout été du goût de MTV, qui a exigé une autre vidéo. Pourquoi cette mauvaise volonté ? Eh bien Mark Hollis trouvait tout ce cirque dérisoire : ce succès lui paraissait aussi superficiel qu’immérité et la célébrité lui était indifférente. Il avait de toutes autres ambitions. Dès qu’il l’a pu, il a profité de la liberté que lui a offerte ce succès pour orienter sa musique dans une direction plus personnelle et ce dès l’enregistrement du troisième album de Talk Talk, The Colour of Spring, qu’on a découvert en 1986.
Talk Talk :
- « It’s My Life » (remasterisé en 1997) extrait de la compilation « It’s My Life »
- « Happiness Is Easy » (remasterisé en 1997) extrait de l’album « The Colour of Spring »
- « April 5th » » (remasterisé en 1997) extrait de la compilation « Natural Order 1982-1991 »
- « John Cope » (remasterisé en 2013) extrait de la compilation « Natural Order 1982-1991 »
- « I Believe in You - Single Version » extrait de la compilation « The Very Best of Talk Talk »
- « Ascension Day » extrait de l’album « Laughing Stock »
- Mark Hollis : « The Gift » extrait de l’album « Mark Hollis »
Talk Talk : « Chameleon Day » extrait de la compilation « Natural Order 1982-1991 »
Mark Hollis : « The Colour of Spring » extrait de l’album « Mark Hollis »
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