Ry Cooder, accompagnateur : le meilleur des collaborations blues, country et rock

Ry Cooder au Festival de Jazz de la Nouvelle Orléans en 1980
Ry Cooder au Festival de Jazz de la Nouvelle Orléans en 1980  ©Getty - David Redfern / Redferns
Ry Cooder au Festival de Jazz de la Nouvelle Orléans en 1980 ©Getty - David Redfern / Redferns
Ry Cooder au Festival de Jazz de la Nouvelle Orléans en 1980 ©Getty - David Redfern / Redferns
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Ry Cooder est l'un des meilleurs guitaristes de tous les temps et ce ne sont pas les musiciens, les groupes qu'il a accompagné qui diront le contraire. Michka Assayas en a sélectionné quelques-uns mais la liste est longue.

"(...)Le jeu éblouissant à la guitare slide de notre héros de la semaine, Ry Cooder, qui donne à « Sister Morphine » un relief supplémentaire. Alors il faut quand même éclairer cette chanson de légende qui, beaucoup le savent sûrement, figure dans l’album que les Stones ont publié au printemps 1971, Sticky Fingers, le fameux album à la braguette. Il y avait eu celui du Velvet Underground, à la banane dont on pouvait peler la peau, que personne ou presque n’avait acheté à sa sortie, en 1967, mais qui commençait à se diffuser. Il y aurait désormais l’album à la braguette des Stones, dont on pouvait s’amuser à descendre et remonter la fermeture Éclair, celle d’un blue-jeans masculin. Deux inventions d’Andy Warhol, soit dit en passant, qui avait, on dirait, de la suite dans les idées. « Sister Morphine » décrit l’agonie d’un homme -ou d’une femme- sur son lit d’hôpital après ce qu’on imagine être un accident et qui réclame sa dose de morphine pour qu’on mette fin à ses souffrances. Marianne Faithfull est la première à avoir interprété en 1969 cette chanson, sortie en face B d’un 45 tours, créditée aux seuls Mick Jagger et Keith Richards. Même s’il était notoire qu’elle en avait écrit ou coécrit les paroles, le nom de la chanteuse, pour des raisons obscures, en avait été gommé. Des paroles saisissantes, qu’on a du mal à ne pas rapprocher de ses fêlures personnelles et de son asservissement à l’héroïne dans ces années-là : « Vous ne voyez pas que je suis en train de partir, interpelle-t-elle ceux qui viennent lui rendre visite ou qui la soignent, on ne sait trop, et que cette injection sera la dernière ». En 1969, Jagger lui-même avait supervisé l’enregistrement pour son ex-fiancée. Ry Cooder était déjà là à la guitare slide, ainsi que Jack Nitzsche, un pianiste et orchestrateur de Los Angeles, qui avait été le collaborateur privilégié de Phil Spector avant de devenir celui des Stones. Ry Cooder avait alors vingt-deux ans.(...)"

  • The Rolling Stones : « Sister Morphine » extrait de l’album « Sticky Fingers » (édition remasterisée) 
  • Captain Beefheart & His Magic Band : « Sure ‘Nuff’n’Yes, I Do » extrait de l’album « Safe As Milk » 
  • Crazy Horse : « Crow Jane Lady » extrait de l’album « Crazy Horse » 
  • Randy Newman : « Last Night I Had a Dream » extrait de l’album « Sail Away » (version remasterisée) 
  • Nicky Hopkins, Ry Cooder, Mick Jagger, Bill Wyman, Charlie Watts : « It Hurts Me Too » extrait de l’album « Jamming with Edward » 
  • Little Feat : « Willin’ » extrait de l’album « Little Feat » 
  • The Everly Brothers : « Green River » extrait de l’album « Stories We Could Tell » 
  • Eric Clapton : « The Shape You’re In » extrait de l’album « Money and Cigarettes » 
  • Van Morrison : « Full Force Gale » extrait de l’album « Into the Music »
  • John Hiatt : « Lipstick Sunset » extrait de l’album « Bring the Family » 

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