Emission spéciale : les Beatles selon Clara Luciani et Lomepal

Dans cette émission spéciale consacrée au Fab Four, Clara Luciani et Lomepal nous présentent les chansons qui ont compté pour eux. Voilà une belle manière de (re)découvrir l'œuvre intemporelle des Beatles.

Two of Us

Cette chanson des Beatles, qui a été enregistrée au début de l'année 1969 pour un album qui n'a jamais vu le jour et qui devait s'appeler Get Back, comme la chanson du même nom. On la découvre finalement un an plus tard, au début des années 70, dans un album Let It Be, assemblé post-mortem, alors que le groupe n'existait déjà plus. Pour Clara Luciani : « Comme beaucoup de gens, les Beatles ont été une sorte de bande originale de ma vie. Chaque chanson correspond à un moment bien particulier. Cette chanson-là, c'est mon entrée à la fac. Je suis fasciné par le côté folk des Beatles. Je rencontre à la fac ce garçon qui s'appelle Marc et je lui dis que j'adore ce titre. Un jour, j'arrive à l'école et il me la joue à la guitare. Ça me rappelle ce moment-là. »

Girl

Une chanson très différente dans le répertoire du groupe. La mélodie a été inspirée à McCartney par des vacances qu'il a passées en Grèce en 1963. À la fin de la chanson, ils jouent sur des guitares sèches avec un capo mis très haut, rappelant la sonorité d'un bouzouki rappelant la musique du film Zorba le Grec. Pour Lomepal : « Il n'y a pas encore l'expérimentation de la période d'après. Je trouve que « Girl » est simple mais très efficace. »

Here, There and Everywhere

Un des sommets de l'œuvre des Beatles. Moins connue du grand public, elle figure dans l'album Revolver sorti en 1966, qui a succédé à Rubber Soul. Il y a une mélodie poignante un peu comme le chagrin retenu d'un enfant. Il y a une pureté qu'on sent prête à se briser. Pour Clara Luciani : « La mélodie est parfaite et la voix, sublime. Et puis, ce sont ces paroles toutes simples, mais ça va tellement droit au cœur. Elle exprime tellement ce qu'on ressent quand on est amoureux et qu'on a envie d'avoir la personne dans le creux de sa poche pour l'amener partout. C'est vraiment une chanson formidable. »

Lovely Rita

« Lovely Rita » est une chanson issue de Sergent Pepper Lonely Heart Club Band, l'album psychédélique des Beatles. Pour Lomepal : « Ça me rappelle mon enfance. J'aime beaucoup ce titre parce qu'on sent vraiment tous les Beatles dessus. On a les chœurs de Lennon, le songwriting de McCartney, et on sent derrière toute l’expérimentation de la production de Sergent Pepper. J'adore le solo de piano bar au milieu du titre. C'est marrant parce que ça ressemble aux ambiances de rap d'aujourd'hui. Il se sont tous mis derrière un micro pour faire des onomatopées, des bruits de bouche. En la réécoutant, elle n'a rien perdu de son charme. »

The Fool on the Hill

Cette chanson, écrite par McCartney, évoque une personne solitaire, repliée sur elle-même, qui rêve d'un autre monde. "The Fool On The Hill", ballade mélancolique par excellence, rappelle un souvenir très précis à Clara Luciani : « Quand j'étais jeune adolescente au collège, j'ai eu beaucoup de mal à m'intégrer. J'étais un enfant moqué, mis sur le côté. C'était une des pires années de ma vie. À côté du collège, il y avait une petite colline sur laquelle j'allais me poser avec mon iPod et j'écoutais cette chanson, c'était mon réconfort, ma petite bulle. J'avais l'impression que cette chanson, elle parlait de moi finalement. »

Happiness is a Warm Gun

Une chanson écrite par Lennon en 1970 pour le double album blanc des Beatles. Pour Lomepal : « Cette chanson me fascine avec ces trois parties. Je n'arrive toujours pas à comprendre sa structure de temps au milieu du titre. C'est une sorte de valse. Le début de la chanson commence par une mélodie très jolie, très touchante à la guitare/voix, puis la deuxième partie est très sombre et après, cette éclaircie avec une influence très soul. Ce mélange des trois, ça me touche beaucoup. »

Because

« Because » figure sur le dernier album des Beatles, c'est aussi la dernière chanson qu'ils ont enregistrée ensemble. Pour Clara Luciani qui a choisi ce titre : « C'est le moment de l'apothéose. Ils sont une sorte d'entité magique ensemble, et là, ils se séparent. » Cette chanson a été inspirée à Lennon par Yoko Ono, qui avait passé chez eux un disque de la « Sonate au Clair de Lune » de Beethoven. John lui aurait demandé de jouer les mêmes accords, mais en sens inverse. Et il est tout à fait possible que ce soit Yoko qui ai inspiré à John ces paroles très simples, très naïves : "Parce que le ciel est bleu, il me fait pleurer."

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