Fragonard, ça rend fou !

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Jean-Honoré Fragonard, 'La Fête à Saint-Cloud', 214 x 334 cm, huile sur toile, Paris, Hôtel de Toulouse, siège de la Banque de F
Jean-Honoré Fragonard, 'La Fête à Saint-Cloud', 214 x 334 cm, huile sur toile, Paris, Hôtel de Toulouse, siège de la Banque de F
© RMN-Grand Palais - Gérard Blot

Jean-Honoré Fragonard naquit le 5 avril 1732 à Grasse, ville provençale déjà célèbre pour ses parfums, mais déménagea à Paris dès l’âge de 6 ans. Sur les conseils de François Boucher, il fit un bref passage par l’atelier de Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779), mais réintégra l’atelier de Boucher vers 1749-1750, afin d’y poursuivre sa formation pendant deux ou trois ans. Boucher se révéla un intermédiaire essentiel dans l’ascendant de Watteau sur Fragonard, Watteau s’ajoutant au capiteux mélange d’influences qui s’exercèrent sur l’oeuvre de Fragonard, sous la férule d’un des génies reconnus du XVIIIe siècle. Ce fut avec le soutien de Boucher que Fragonard, qui n’était pas étudiant à l’Académie royale, participa au prestigieux concours du Prix de Rome, qu’il remporta dès sa première tentative, en 1752, avec Jéroboam sacrifiant aux idoles (École nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris). Avant de partir pour l’Italie, Fragonard, d’ores et déjà considéré comme un talent d’avenir, étudia à l’École des élèves protégés, qui accueillait les plus prometteurs des jeunes peintres d’histoire. De son premier voyage en Italie, entrepris seulement en 1756, il n’allait revenir qu’en 1761. Il arriva à Rome en décembre 1756, pour faire ses études à l’Académie de France, sous la conduite du directeur, Charles-Joseph Natoire (1700-1777). Fragonard suivit les cours de l’Académie, consacrés aux copies de maîtres anciens et au dessin de nu. Il commença aussi à exécuter des tableaux de genre pour des mécènes privés, ainsi que des dessins de paysages en plein air, réalisés en compagnie d’Hubert Robert (1733-1808), qui séjournait également à Rome à cette époque. L’amateur d’art et collectionneur Jean-Claude Richard, abbé de Saint-Non, arrivé à Rome en 1759, invita Fragonard à l’accompagner à Tivoli en 1760. Ses esquisses à la craie rouge datant de cette période comptent parmi les dessins de paysages les plus magiques du XVIIIe siècle – voire de tous les siècles. Fragonard et Saint-Non regagnèrent Paris ensemble, après avoir sillonné l’Italie de concert pendant près de six mois, Fragonard continuant à copier les maîtres italiens. Saint-Non allait rester un des principaux mécènes de l’artiste, à qui il ne ménagea jamais son admiration.

Les tableaux majeurs de Fragonard ainsi que de nombreuses autres pièces de maître de cette époque sont visibles à l'exposition que le Musée Jacquemart-André consacre à la peinture française du XVIIIe siècle : " De Watteau à Fragonard, les Fêtes galantes ".

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De Watteau à Fragonard, les fêtes galantes

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Propriété de l’Institut de France, le Musée Jacquemart-André est géré et mis en valeur par Culturespaces depuis 1996. Édifié à la fin du XIXe siècle, cet hôtel particulier propose la découverte d’espaces meublés et décorés selon la mode et le goût de l’époque. Les époux André ont rassemblé une éblouissante collection de peintures, sculptures, tapisseries, objets d’art et mobilier rare.

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