
Après l'eurodéputé Jérôme Rivière et l'ancien identitaire Damien Rieu, un nouveau membre du Rassemblement national rejoint le candidat Eric Zemmour. Il s'agit de l'avocat et eurodéputé Gilbert Collard, qui était engagé auprès de Marine Le Pen depuis plus de 10 ans.
La nouvelle est tombée vendredi soir. L'eurodéputé et poids lourd du Rassemblement national, Gilbert Collard, va rallier la campagne présidentielle d'Eric Zemmour. Il l'annoncera officiellement lors d'un meeting du candidat prévu à Cannes, samedi soir. L'ancien avocat, proche de l'ex-députée FN Marion Maréchal, avait laissé entendre quelques heures auparavant sur Facebook qu'il rejoindrait la campagne du candidat d'extrême droite.
"Demain je vais me baigner à la rivière (...) Rubicon", avait-il affirmé sur le réseau social. Gilbert Collard était engagé auprès de Marine Le Pen depuis 2011. L'homme de 73 ans est devenu député RN puis eurodéputé après avoir successivement été à l’extrême gauche, au PS, puis au centre droit.
"Je n'ai rien contre le Rassemblement national, ni contre Marine Le Pen"
Le nouveau soutien d'Eric Zemmour a expliqué son choix samedi matin, chez nos confrères de France Bleu Gard Lozère. "Je n'ai rien contre le Rassemblement national, ni contre Marine Le Pen, aucune récrimination, aucune vindicte", assure Gilbert Collard. "Je le rejoins pour les idées, pour le débat, pour le goût de la liberté et je reste un homme libre". "Je pense qu'un jour viendra où Marine Le Pen fera comme moi, et rejoindra Eric Zemmour", assure l'eurodéputé. "Il a pour lui une dynamique qui est celle du courage historique, du courage politique." Gilbert Collard estime que l'ex-journaliste a eu "le mérite de soulever le couvercle du politiquement correct" et qu'"il a brisé le mur mafieux du silence". "Je pense qu'on est en train de jouer notre dernière liberté et qu'il a la force et la vertu pour mener ce combat."
En déplacement à Cannes, Eric Zemmour a déclaré que c'était "un ami qui nous rejoint". "C'est d'abord une campagne d'amitié, de camaraderie." Il évoque un "symbole politique" et réfute un calcul politique de sa part. Enonçant la liste de ses nouveaux soutiens, le candidat explique "qu'ils viennent de familles politiques différentes mais qu'elles aspirent depuis 10, 20, 30 ans à se rassembler", or, "le machiavélisme de la gauche et la bêtise de la droite classique qui se soumet au centre, les en empêchent. Je suis le catalyseur de cela."
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Le vice-président du RN, Louis Alliot, appelle à sa démission
C'est le troisième RN ou proche du RN à rejoindre Eric Zemmour en trois jours. Avant Gilbert Collard, le candidat d'extrême droite avait été rejoint par Jérôme Rivière, le patron des députés européens du RN et Damien Rieu, le cofondateur de Génération identitaire et ancien collaborateur parlementaire de Gilbert Collard. Au début du mois de janvier, Christophe Lefèvre, conseiller municipal RN du Gard et proche de Gilbert Collard, avait annoncé son soutien à l'ancien éditorialiste.
Au sein de l’équipe de campagne de Marine Le Pen, on assure que Gilbert Collard n’a prévenu personne. Le RN tente de minimiser le départ d’un eurodéputé qui selon un proche de la candidate, "ne faisait rien, zéro et qui se contentait d’avoir un poste". "Ça fait trois ans que je m'attendais à ce que Gilbert Collard parte du RN, donc je ne suis pas étonné", estime de son côté, le vice-président du parti et maire de Perpignan, Louis Aliot. "Il est dans la contestation permanente et, déjà, aux élections européennes, il avait fait du chantage en disant que si on ne le mettait pas sur la liste, il partait chez Dupont-Aignan. Donc ses convictions sont à géométrie variable. Mais il faut aller jusqu'au bout de cette logique".
Sur France Info, il a appelé l'eurodéputé à "démissionner de son mandat de député européen qu'il a reçu des électeurs du RN." Selon lui, Eric Zemmour est "le candidat de la division". "S'ils nous empêchent d'être au second tour, ils porteront à jamais la responsabilité d'avoir favorisé le système alors qu'on était en situation de gagner", a-t-il ajouté.
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Entre actualité judiciaire, déplacement chahuté et ressac dans les sondages, la campagne présidentielle d'Éric Zemmour traverse une période de turbulences, que son camp s'efforce de relativiser en mettant en avant les nouveaux ralliés venus du RN. Eric Zemmour a entamé vendredi un déplacement dans les Alpes-Maritimes, à Menton et Antibes, avant un meeting aujourd'hui à Cannes, où il espère réunir 4.000 personnes. Il était accompagné vendredi par Jérôme Rivière et Damien Rieu, qui assure que le RN "stagne" et "régresse", alors que "Zemmour est une fusée, avec une dynamique et des ralliements".