Pour les Français, une mauvaise alimentation est signe de pauvreté

Le Secours Populaire a demandé à Ipsos de mesurer auprès des Français comment la pauvreté est vécue et ressentie.
C'est le 12e baromètre Ipsos pour le Secours populaire et il porte sur la façon dont la pauvreté est vécue ou redoutée. L'an dernier, une partie des questions portait sur la précarité grandissantes des seniors. Cette fois, le Secours populaire s'est penché sur l'alimentation.
Plus d'un tiers des Français étaient confrontés à la pauvreté en 2018, une hausse de deux points par rapport à 2017, selon le dernier baromètre Ipsos pour le Secours populaire français publié (SPF) mardi. Les Français sont 39% à avoir été confrontés à des privations multiples en 2018, contre 37% l'année précédente. Un Français sur cinq estime avoir des difficultés à se procurer une alimentation saine pour assurer trois repas par jour, selon le sondage. La majorité des personnes interrogées (81%) sont par ailleurs convaincues que leurs enfants seront plus vulnérables face à la pauvreté que leur génération. "L’intensification de la pauvreté en France poursuit une tendance inquiétante", écrit le Secours populaire. "La crise économique de 2008, la plus grave depuis l’après-guerre a favorisé une accentuation des inégalités, ce qui entrave la mobilité sociale des plus modestes".
Les Français considèrent qu’on est pauvre quand on a un revenu mensuel inférieur à 1 118 euros (pour une personne seule).

Dans les faits, la situation financière d’une partie des Français s’est améliorée par rapport à l’année dernière. 52 % des Français arrivent à mettre de l'argent de côté alors qu'ils sont 14 % à vivre à découvert. La grande majorité des Français (81 %) estiment que leurs enfants auront plus de difficultés qu'eux et seront donc plus vulnérables face à la pauvreté.
La pauvreté se voit d'abord dans les chariots
Partir en vacances et payer certains actes médicaux mal remboursés restent difficilement accessibles pour de nombreux Français. 3 sur 4 considèrent que l’Union européenne ne s’investit pas beaucoup aujourd’hui dans la lutte contre la précarité et ils sont massivement convaincus de l’importance de la préservation de l’aide alimentaire aux plus démunis.

La qualité de l'alimentation est pour les Français le premier marqueur de la pauvreté, car pour une majorité de Français, avoir des difficultés régulières à se procurer une alimentation saine est "tout à fait" le signe d’une situation de pauvreté.

Emmanuel Macron présentera jeudi le plan pauvreté, principal chantier social de son début de quinquennat, très attendu par l'aile gauche de sa majorité alors que la popularité de l'exécutif est au plus bas. Plutôt que de continuer à dépenser "un pognon de dingue" – la formule présidentielle avait fait jaser – sans résultats probants sur le retour à l'emploi des plus pauvres, le gouvernement parie sur une réforme du Revenu de solidarité active (RSA) pour permettre une sortie plus efficace de la précarité.


