Pour les seniors, c'est chômage ou travail à long terme
Depuis la réforme de 2010, le taux d’activité des plus de 60 ans augmente ces dernières années, mais le chômage des seniors est en hausse lui aussi, selon une enquête de l'Insee.
C'est sur la réforme des retraites de 2010, conduite par Eric Woerth, que se concentre ce nouveau rapport de l'Insee. Une réforme qui comporte deux changements majeurs. D’une part : l’âge d’ouverture des droits passe de 60 ans (pour la génération 1950) à 62 ans (pour la génération 1955). D’autre part, la retraite à taux plein est atteinte à 67 ans et non plus 65 ans. Des mesures dont l’Insee vient de calculer les effets.
Hausse de l’activité des séniors
Selon ce rapport de l’Insee paru jeudi, avant la réforme, un homme de 60 ans avait 24% de chance d’avoir un emploi à temps complet. Grâce à cette réforme, le taux passe à 38% (soit + 14 points). Un phénomène qui concerne également les femmes : la probabilité d’avoir un emploi à temps complet à 60 ans augmente de 9 points avec la réforme. Parallèlement, la probabilité d’être à la retraite à partir de 60 ans est divisée par deux après la réforme (passant de 50% à 25%).
Mais le chômage augmente également
Ce surcroît d’activité induit par ailleurs une hausse du chômage. Logiquement : plus de séniors sur le marché, cela veut dire aussi plus de mal à caser tout le monde. Ainsi, avant la réforme, une personne de 60 ans a 4% de risque d’être au chômage. Un taux qui passe à 11% après la réforme.
En fait, l’effet dominant de ces mesures c’est de figer les situations à l’approche de la soixantaine. Par exemple, avant la réforme, un chômeur de plus de 58 ans avait 30% de chance de retrouver un emploi, et 20% de chance de basculer vers la retraite. Après la réforme, un chômeur de plus de 58 ans a 54% de risque de rester sans emploi, dans l’attente d’une liquidation plus tardive de sa retraite.