Pour redevenir maire de Nice, Christian Estrosi abandonne la présidence de la région Paca
Au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, Christian Estrosi annonce renoncer au poste de président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur pour redevenir maire de Nice.
L'annonce, lundi en fin de journée, s'est faite à la surprise générale lors d'une conférence de presse, alors que le nouveau président des Français était élu depuis moins de 24 heures. Officiellement, l'ancien maire de Nice explique qu'il souhaite le redevenir, mais il a aussi lié sa décision à la victoire d'Emmanuel Macron. Christian Estrosi a aussi démenti toute volonté d'entrer dans le futur nouveau gouvernement, malgré, comme le laisse entendre son entourage, une proposition qui lui aurait été faite.
Je vais le dire de manière très claire : ma seule ambition c'est de servir ma ville et ma région, pas d'entrer au gouvernement
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"J'ai refusé d'exercer toute responsabilité gouvernementale", a-t-il ajouté, critiquant ceux qui "veulent essayer de faire courir des rumeurs selon lesquelles je me serais déjà vendu pour occuper des responsabilités". L'accueil que Christian Estrosi avait réservé dans les locaux du conseil régional à Emmanuel Macron, avant le premier tour de la présidentielle, avait suscité des interrogations et des critiques au sein de son propre camp.
► ÉCOUTER | "Difficile, deux jours après l'élection d'Emmanuel Macron, de ne pas faire le lien entre la décision de Christian Estrosi et sa probable envie d'aller plus loin" : Les explications de Carine Bécard.
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Lundi 15 mai, Christian Estrosi remettra donc officiellement lundi sa démission de président de la région Paca, ouvrant la voie à l'élection d'un nouveau président dans les dix jours qui suivront.
"L'unanimité des élus ont appelé à ma candidature en tant que maire de Nice", a fait valoir M. Estrosi, qui avait abandonné le poste de maire de Nice, devenant premier adjoint, pour se conformer à la loi sur le cumul des mandats après son élection à la tête de la région Paca.
François Fillon responsable de la débandade à droite
"Certains de ceux qui appartiennent à ma famille politique portent une lourde responsabilité dans l'échec de la droite en ayant refusé de changer de candidat lorsqu'il était encore temps", a-t-il déclaré ensuite lors d'une réunion publique. Lui-même avait demandé à François Fillon de se retirer, alors que le candidat LR était dans la tourmente judiciaire et médiatique. L'élu a également "regretté de ne pas voir la droite gagner cette élection imperdable" critiquant "un programme et une équipe qui étaient très éloignés des préconisations que j'avais adressées à mon candidat (François Fillon, ndlr)".
"Dans les semaines qui viennent, j'ai besoin de chacune et chacun d'entre vous parce que bien évidemment à cette place je veux que nous apportions au prochain gouvernement de la France le poids de députés élus dans cette ville qui nous permettront de peser sur les réformes et d'être entendus", a-t-il aussi lancé, très applaudi.
► ÉCOUTER | "Le temps pour moi de ces combats est passé" , la déclaration de Christian Estrosi, recueillie par Françoise Polvèche :
"Le temps pour moi de ces combats est passé" , la déclaration de Christian Estrosi, recueillie par Françoise Polvèche :
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En décembre 2015, Christian Estrosi avait emporté au second tour les élections régionales face à la liste du FN emmenée par Marion Maréchal-Le Pen, grâce au retrait du candidat socialiste Christophe Castaner --alors député PS et porte-parole de M. Macron pendant la campagne présidentielle.
Vers de nouvelles élections régionales, avec un FN en embuscade?
Selon son entourage Christian Estrosi pourrait devenir président délégué de la région Paca, un poste aujourd'hui occupé par Renaud Muselier (LR), auquel le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin a apporté son soutien dans La Provence pour succéder à Christian Estrosi à la présidence de la région Paca.
A gauche, des voix s'élèvent déjà pour la tenue de nouvelles élections : le président du groupe socialiste à la mairie de Marseille, Benoît Payan, a appelé à un nouveau scrutin régional, dénonçant "un fric-frac démocratique insupportable".