
C'était l'une des mesures importantes de la convention signée en août 2016 avec les syndicats de médecins libéraux : la consultation chez le généraliste passe de 23 à 25 euros.
Il avait fallu des mois de négociation avant d'aboutir à cette nouvelle convention, qui fixe pour cinq ans les honoraires des 115.000 médecins libéraux français. Plusieurs revalorisations sont prévues, étalées sur plusieurs mois (juillet, novembre et même janvier 2018), pour un coût total d'un milliard d'euros pour l'assurance maladie. Mais dès ce 1er mai, ils vont donc bénéficier d'une hausse du prix de la consultation, premier acte d'un rattrapage que les médecins réclamaient de longue date.
Les 59.000 médecins généralistes en France ont été relativement bien servis dans cette convention. Avec la revalorisation des tarifs, ils devraient obtenir un gain net annuel d'environ 10.000 euros. "Ça paraît une somme importante", précise Claude Leicher, président du syndicat MG France, "mais ces tarifs n'avaient pas bougé depuis janvier 2011. Alors que nous avons des charges qui ont énormément monté..."
Le geste suffira-t-il à réveiller des vocations, quand les jeunes renâclent aujourd'hui a s'installer en libéral ? Les généralistes français rappellent en tout cas qu'ils restent toujours bien moins payés que leurs confrères anglais ou allemands.
"Négocier le contenu de la consultation"
Au delà de cette revalorisation très symbolique, beaucoup d'autres tarifs vont être instaurés ou réévalués, dans les prochains mois, en fonction de la durée de la consultation, de sa complexité, de l'âge et de la pathologie du patient... Au risque de le perdre un peu. C'est ce que craint Gérard Raymond, représentant des associations de patients.
Je vais aller voir mon médecin généraliste qui va me dire : aujourd'hui, c'est pas 25 euros, c'est 36 car je vais devoir vous garder un peu plus longtemps... Est-ce qu'il va falloir négocier le contenu de la consultation avec le médecin ?
Pour les patients qui ont une mutuelle, ces revalorisations seront sans conséquences sur le porte-monnaie. Mais pour les 5% de la population qui n'en ont pas, elles représentent un surcoût puisque l'assurance maladie ne prend en charge que 70 % du prix de chaque consultation.
