Pourquoi ils veulent tous séduire l'électorat de l'outre-mer

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Pourquoi ils veulent tous séduire l'électorat de l'outre-mer

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Des électeurs de Saint-Martin lors du second tour de la présidentielle en 2012.
Des électeurs de Saint-Martin lors du second tour de la présidentielle en 2012.
© Maxppp - Roger Masip

Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont opté pour une visite en outre-mer. Et pour cause : le poids de cet électorat peut largement faire basculer un scrutin.

L'électorat ultramarin représente plus de 1,6 million d'électeurs répartis sur 11 territoires (Réunion, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte, Nouvelle Calédonie, Polynésie Française, Saint Pierre et Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-Martin et Saint-Barthélémy) sans compter le million de personnes de l'outre-mer installés en métropole. Au total, cet électorat ultramarin représente plus de 7% de l'électorat français.

L'enjeu du vote ultramarin

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Et dans une élection où les résultats sont serrés, chaque voix compte, quand on sait qu'en 2002, la différence entre Lionel Jospin et Jean-Marie Le Pen au premier tour était de 200.000 voix. C'est pourquoi les candidats à la présidentielle prévoient généralement toujours une tournée dans les Antilles, visitant la Guadeloupe et la Martinique qui représentent le plus gros de l'électorat ultramarin, et poussant s'ils ont le temps (et s'ils sont vaccinés contre la fièvre jaune) jusqu'en Guyane.

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Des électeurs à chouchouter d'autant plus que la marge de progression est grande avec un taux d'abstention encore important dans ces territoires même s'il a reculé depuis l'élection de 2007, quand le vote avec un jour d'avance a été instauré.

Comment vote l'outre-mer ?

  • Un vote qui se différencie

Si cette France du bout du monde a plutôt tendance à voter à gauche depuis les deux dernières élections présidentielles, elle ne vote pas de manière homogène selon les territoires. Si François Hollande l'a emporté en 2012, Mayotte a basculé à droite. En 2007, Nicolas Sarkozy a, lui, bénéficié de très bons résultats en Nouvelle-Calédonie qui reste ancré à droite.

L'outre-mer ne vote pas non plus forcément comme la tendance nationale. En 2007, Ségolène Royal l'emportait de manière générale dans ces territoires, alors que la France a élu Nicolas Sarkozy.

  • Un vote FN très bas

Autre spécificité, le Front National a, jusqu'à présent, très peu d'emprise dans ces territoires réalisant des scores toujours beaucoup plus bas qu'en métropole. En 2012, Marine Le Pen a recueilli 17,9% des voix au premier tour, contre 5% à peine en Martinique et en Guadeloupe, 10% à la Réunion et en Guyane. C'est d'ailleurs en Guyane que la candidate du FN se rend ce weekend pour tenter de séduire ces électeurs. Elle sait que le travail sera difficile, et s'est d'ailleurs déjà rendue à la Réunion, à Mayotte le mois dernier, et à Saint Pierre et Miquelon en mars, proposant la création d'une ligne aérienne directe avec la métropole.

Un vote qui évolue et peut basculer

Depuis la première élection présidentielle au suffrage universel direct sous la Ve République, en 1965, le vote de l'outre-mer a subi plusieurs évolutions. La principale étant un mouvement de bascule de la droite vers la gauche, même si Jacques Chirac a su s'imposer en 1995.

Néanmoins, la gauche a subi plusieurs revers ces dernières années dans ces territoires. On l'a déjà évoqué, Mayotte a basculé à droite à la présidentielle de 2012. Les régionales de 2015 ont aussi marqué un tournant en Martinique où un indépendantiste allié aux Républicains l'a emporté, et en Guadeloupe, le candidat socialiste a perdu face à un rival divers gauche.