Pourquoi "Kaamelott" d'Alexandre Astier n'a pas du tout séduit les critiques du "Masque & la Plume" ?

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Pourquoi "Kaamelott" d'Alexandre Astier n'a pas du tout séduit les critiques du "Masque & la Plume" ?

Le cinéaste Alexandre Astier (alias le roi Arthur) dans "Kaamelott – Premier volet", 2021
Le cinéaste Alexandre Astier (alias le roi Arthur) dans "Kaamelott – Premier volet", 2021
- SND

"Un film qui n'est jamais cinématographique", "qui n'est pas drôle du tout", "un désastre absolu", "avec des gags absurdes", "des acteurs qui jouent comme des cochons"… Le film qui succède, 12 ans après, à la célèbre série humoriste d'Alexandre Astier, n'a pas été épargné par les critiques du "Masque & la Plume".

Le film présenté par Jérôme Garcin 

Alexandre Astier en est à la fois le créateur, le producteur et le scénariste, l'interprète, le compositeur de la musique. Un film tiré de la série TV diffusée avec le succès que l'on sait sur M6 entre 2005 et 2009. Un premier volet qui sera suivi de deux autres où Alexandre Astier tient toujours le rôle du roi Arthur, entouré notamment de Sting, de Géraldine Nakache, Audrey Fleurot, Antoine de Caunes, Alain Chabat, Christian Clavier, Guillaume Gallienne, François Morel, Clovis Cornillac. Une version décalée de la légende du roi Arthur et de la Table ronde, où on parle "moderne" et pas "féodal", et dont la réplique culte est devenue "C'est pas faux".

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Xavier Leherpeur : "un film qui ne passe pas du tout"

XL : "On parle peut-être moderne, mais on pense très vieux, très rance, très "un autre monde". 

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À part habiter sur Mars, personne n'a échappé, à un moment ou à un autre à Alexandre Astier qui dit que même si on ne connait pas la série, on va tout comprendre et on va se marrer". Eh bien non, vous n'allez rien comprendre… Quant à se marrer, c'est subjectif. 

À l'origine, je n'étais déjà pas client de la série. J'ai regardé quelques épisodes comme ça et quand je voyais arriver le générique, je me demande souvent s'il y a une chute, un gag, ou une situation à un moment… C'est exactement les questions que je me suis posées pendant deux heures, et elles deviennent interminables, parce que transposer ça dans un format de deux minutes, ok, mais en deux heures, sans changer ce principe extrêmement répétitif, un peu appuyé de non-sens, de burlesque vocales, de gags absurdes qui consistent à s'interrompre, à répéter, à redire, à re-répéter, avec un ton de plus en plus ébahi, ça ne passe pas du tout, mais pas du tout… 

On est abasourdi par le fric qui est dépensé. C'est pété de tunes, il y a beaucoup de décors mais ça ne fonctionne absolument pas, voire jamais… Ça n'est jamais cinématographique, ça n'est jamais drôle, ça n'est jamais rythmé, ça n'est jamais aussi absurde qu'il l'imagine, et, surtout, quid de la représentation des femmes ?! Il n'y en a pas une qui échappe aux clichés, aux stéréotypes de "pute", "moche", "mécréante", "traitresse", "salope"… C'est la quintessence de la représentation féminine". 

Charlotte Lipinska "plombée dans un ennui abyssal"

CL : "Le seul personnage qui n'est pas abruti, c'est Arthur, joué par Alexandre Astier lui-même. C'est un concours de celui qui sera plus abruti que les autres

J'étais plombée dans un ennui abyssal

C'est interminable. C'est une succession de mini sketches mis bout à bout les uns à la suite des autres. Il y a un vrai problème ou de montage ou de construction de scénario qui fait que rien n'est fluide, mais absolument rien… Il n'y a rien de moins universel que l'humour, mais, là, ça me laisse complètement de marbre, je n'ai pas ri une seule fois et j'ai même trouvé assez désagréable d'assister à une engueulade pendant deux heures parce, durant toutes les scènes, ils ne font que s'engueuler, ils crient, c'est hyper criard, hyper bavard. Et les insultes comme "vieux lézard moisi", moi, ça ne me fait pas tellement rire. 

Après, je mets quand même à son crédit des costumes assez délirants. C'est sûr qu'il a inventé un monde et, esthétiquement, il y a quand même une sorte d'ambition que je ne trouve pas particulièrement jolie par ailleurs, c'est plutôt laid, mais bon, il y a une tentative. 

Et puis Sting… Il fait un coup énorme avec Sting mais qui est acteur comme moi je suis patineuse artistique, ça ne rime à rien. Il est mauvais comme un cochon. 

C'est un tunnel d'ennui interminable

Éric Neuhoff : "c'est un des plus mauvais films de l'histoire du cinéma"

EN : "J'ai ri quand je suis sorti, parce que je respirais enfin. C'est une véritable catastrophe industrielle, un désastre absolu. 

Ça fait partie des plus mauvais films de l'histoire du cinéma

On se pince pendant deux heures en regardant ce truc-là… Moi, je ne connais pas la série, mais on n'y comprend absolument rien. Le scénario est tellement mal foutu que toutes les deux minutes, en bas de l'écran, il y a un bandeau pour dire où on se trouve sinon on est complètement perdu. Le tic du truc, et c'est pour ça que ça dure deux heures, c'est que dès que quelqu'un prononce une phrase, tout l'entourage la répète, et celui qui l'a dite la redit encore à la fin. C'est censé être marrant… Moi, je trouve qu'ils jouent tous comme des cochons. 

Ce n'est pas drôle du tout

Il y a un fric fou sur l'écran. Le pauvre Sting, avec son accent à couper au couteau, il joue comme un fish and chips.

Les costumes, c'est bien gentil mais Lancelot du Lac, on a l'impression qu'il a dévalisé la cave d'une vieille boutique de Thierry Mugler ; Gallienne qui s'est fait la tête de Francis Lalanne au début disparaît, on n'entend plus parler de lui, on ne sait pas pourquoi ; il y a une fausse Catherine Frot qui joue Guenièvre… C'est une espèce de ragougniasse assez contente d'elle-même.

Puis, il y a un truc dramatique : c'est quand, à la fin, on nous indique "Volet 1"… On sait qu'il va y avoir deux suites… Ça sera sans moi."

Pour Nicolas Schaller, s'il salue "une vraie ambition, c'est du Michel Audiard qui s'est perdu dans le pays du Mordor"

NS : "Je ne connais pas du tout la série. Je suis tombé une ou deux fois dessus à la télé et j'avoue que ça ne m'avait pas vraiment convaincu. Là, j'y suis allé, un peu en mode découverte, je ne vais pas vous dire que j'ai été emporté par le souffle épique du film, mais qu'il y a une ambition, des moments qui m'ont fait rire d'où quand même un sens du rythme et du plaisir théâtral de voir des comédiens émettre des dialogues parfois assez drôles. Il y a même un petit côté Astérix dans l'humour anachronique, un esprit qui est parfois assez réjouissant. 

Mais, le vrai problème du film, c'est qu'il y a presque deux ambitions qui se cognent. La série était vraiment basée sur des espèces de huis clos, avec des personnages qui discutent, qui s'engueulent, qui tournent en rond autour du même sujet. Là, il a gardé cet esprit-là, mais, en même temps, c'est un peu Michel Audiard qui s'est perdu dans le pays du Mordor. Il essaie de faire rencontrer ça avec une sorte de fresque un peu épique, de retrouver l'esprit de la légende autour d'Arthur et de donner l'idée de faire une franchise dans l'esprit du film Le Seigneur des anneaux ou de la série TV Game of Thrones. C'est là où il y a un vrai problème. 

Ce n'est pas un assez grand metteur en scène pour donner un souffle

Et il faut reconnaître que Sting et Christian Clavier qui jouent ensemble, on ne voit pas ça ailleurs".

Le film

🎧  Écoutez l'ensemble des critiques échangées à propos de ce film sur le plateau du Masque et la Plume :

"Kaamelott" d'Alexandre Astier

8 min

► Retrouvez les critiques du Masque et la Plume, réunis autour de Jérôme Garcin, pour parler cinéma, théâtre ou littérature.

Toutes les autres critiques de films du Masque et la Plume sont à retrouver ici

Entretien

L'invité de 7h50 - Alexandre Astier : "C'est une chance d'avoir une saga populaire sur les bras"

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