Premier débat de la présidentielle : échanges policés et silence sur les affaires
Par Carine Bécard
Avec le premier débat officiel de la présidentielle organisé sur TF1, les cinq principaux candidats à l'élection présidentielle sont entrés dans le vif de la campagne.
Une heure d'échanges plutôt policés puis un débat qui s'anime et va crescendo: les cinq principaux candidats à l'élection présidentielle sont entrés lundi soir sur TF1 dans le vif de la campagne à moins de cinq semaines du premier tour.
Exercice inédit sous la Ve République avant un premier tour, François Fillon, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron se sont affrontés dans un long débat de trois heures trente qui a laissé au deuxième plan les affaires ayant secoué la campagne.
François Fillon, empêtré depuis fin janvier dans l'affaire d'emplois familiaux présumés fictifs de collaborateurs parlementaires, a concédé avoir "pu commettre des erreurs".
Divergences sans éclat
D'entrée, c'est TF1, la chaîne organisatrice, qui a été la première cible: François Fillon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont critiqué le format du débat, regrettant l'absence des six autres candidats validés par le Conseil constitutionnel (Jean Lassalle, Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud, François Asselineau, Philippe Poutou, Jacques Cheminade).
Sur le fond, après des successions de divergences sans grand éclat comme sur l'apprentissage, ce sont les thèmes de la sécurité et l'immigration, puis la laïcité et l'islam qui ont fait monter la tension.
Emmanuel Macron, favori des sondages avec la candidate FN pour accéder au second tour, a été la cible de tous, mais a évoqué régulièrement des points d'accord avec certains de ses rivaux, dont François Fillon.
La cible Macron
Tous les yeux étaient braqués sur Emmanuel Macron. Allait-il avoir les épaules? A 39 ans, allait-il être capable d'apparaître - vraiment - comme un présidentiable?
Assez tendu, les débuts ont été difficiles... jusqu'à ce qu'il soit obligé de répliquer à Marine Le Pen, sur le port du burkini :
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Dès lors, l'ancien ministre de l'Economie a su, plutôt, se mettre en scène sur à peu près tous les sujets :
Vous vous ennuieriez si je n'étais pas là
L'autre candidat qui jouait "gros" hier soir, c'est bien sûr François Fillon. Mais ses 36 ans de vie politique lui ont manifestement servi. L'ex-Premier ministre s'est montré ferme sur le régalien, solide, même quand il a été bousculé sur les 35 heures et capable - de temps en temps - de griffer l'un ou l'autre des deux favoris. Comme Marine Le Pen, par exemple, sur la sortie de l'Euro :
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La présidente du Front national a évidemment répondu, mais sans s'éterniser non plus. Elle a surtout prouvé une nouvelle fois qu'elle ne redoutait pas la confrontation. Comme Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, qui ont toutefois un peu trop affiché, l'un envers l'autre, leur pacte de non-agression.
Deux autres débats sont prévus d'ici au 23 avril, sur BFMTV et CNews le 4 avril, sur France 2 le 20 avril.

►REVOIR | Le débat dans son intégralité :