Présidentielle : un vote contre (le FN) face à un vote contre (le système)

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Présidentielle : un vote contre (le FN) face à un vote contre (le système)

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Affiches d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen
Affiches d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen
© Reuters - Pascal Rossignol

Les raisons qui ont poussé les électeurs à voter pour Emmanuel Macron, pour Marine Le Pen, ou pour aucun de ces deux candidats, varient largement selon la situation.

La tendance était déjà bien présente au premier tour, elle est encore plus frappante au second : le vote pour Emmanuel Macron est tout sauf un vote d'adhésion massif. Le 23 avril, seuls 43 % des électeurs de celui qui vient de devenir le nouveau président de la République disaient avoir voulu soutenir un candidat dont les idées leur convenait. Un chiffre qui montait à 67 % chez Marine Le Pen, confirmant un vote d'adhésion important pour la candidate du FN.

En deux semaines, selon notre sondage Ipsos Sopra Steria, la résignation globale se fait encore plus sentir. Cette fois, 43 % des électeurs d'Emmanuel Macron disent avoir voté, non pas pour lui, mais contre Marine Le Pen. Ils sont 33 % à l'avoir choisi pour "le renouvellement qu'il représente", 16 % seulement pour son programme, et 8 % pour sa personnalité.

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Chez Marine Le Pen, la situation est quasi inverse : le vote pour la candidate du FN a été plus souvent motivé par une réelle conviction... Mais pas forcément pour son programme : seuls 30 % de ses électeurs ont été convaincus par ce qu'elle proposait concrètement. Mais 41 % disent avoir fait leur choix pour "le renouvellement qu'elle représente". Environ 22 % des électeurs de Marine Le Pen ont, eux, voté contre Emmanuel Macron avant tout.

Le manque d'enthousiasme des électeurs français se retrouve de façon encore plus flagrante si l'on regarde les raisons qui ont poussé 4,2 millions de Français à voter blanc ou nul. Pour plus de la moitié d'entre eux, il s'agissait d'un véritable refus de choisir entre "la peste et le choléra" comme le disaient certains depuis deux semaines, notamment sur les réseaux sociaux. Un chiffre qui grimpe à 68 % chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (52 % chez ceux de François Fillon, 49 % chez ceux de Benoît Hamon, 37 % chez ceux de Nicolas Dupont-Aignan).

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Quant à ceux qui n'ont pas voulu se déplacer aux urnes, ils ont eux aussi le plus souvent estimé qu'aucun des deux choix ne leur convenait, qu'ils soient opposés aux candidats encore en lice ou simplement pas convaincus.

Des chiffres qui laissent imaginer qu'Emmanuel Macron pourra difficilement revendiquer une victoire de son projet... En cette soirée qui ressemble, plus que jamais, à une simple défaite de son adversaire.

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