Prix des carburants : Les Républicains prudents sur les appels au blocage du 17 novembre
Par Élodie Forêt, Julien BaldacchinoA priori apolitiques, les appels au blocage du 17 novembre contre les hausses de prix des carburants ont rapidement été soutenus par Debout la France et le Rassemblement national, accusés de récupération. A droite, même s'ils sont eux aussi opposés aux taxes sur le carburant, Les Républicains sont plus prudents.
Les appels à manifester et à bloquer les grands axes français, le 17 novembre prochain, se multiplient. Venus de citoyens et relayés sur les réseaux sociaux, ces mobilisations, a priori apolitiques, ont rapidement été soutenues par Debout la France et le Rassemblement national, accusés aussitôt de récupération politique, notamment par Benjamin Griveaux.
"Ce n'est pas une réponse"
A droite, les membres du parti Les Républicains, bien qu'ils soient eux aussi opposés aux taxes sur le carburant, sont donc beaucoup plus prudents sur le sujet. La plupart ne s'afficheront pas, écharpe tricolore en bandoulière, lors des blocages. Car pour une majorité de députés LR, si la cause est bonne, en revanche, le procédé ne peut pas être approuvé par des responsables politiques.
"Violer la loi et empêcher la liberté d'aller et venir, ce n'est pas une réponse" selon Julien Aubert, député du Vaucluse. "Le débat doit rester cantonné au débat démocratique, et je regrette que finalement la psychorigidité du gouvernement l'empêche d'écouter le message de la rue, car cela fait le miel de tous ceux qui sont démagogiques__, et de ces partis qui soufflent sur les braises".
Propositions plutôt que récupération
Pas de récupération, donc, mais un soutien : "Nous sommes les porte-voix de cette colère", dit Julien Aubert, ou encore la députée du Doubs Annie Genevard : "Le rôle d'un responsable politique, c'est de comprendre la révolte citoyenne et de l'accompagner en interpellant le gouvernement, en faisant des contre-propositions".
"Nous avons fait la proposition de créer un ticket-carburant, et de sortir de cette approche d'une écologie punitive", précise Annie Genevard. Des propositions plutôt qu'une récupération, en espérant, soupire un autre député, que les Français respecteront davantage une opposition qui propose plutôt qu'une opposition qui montre les dents et bloque les routes.