Professeur décapité dans les Yvelines : ce que l'on sait

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Professeur décapité dans les Yvelines : ce que l'on sait

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Un professeur a été décapité près du collège du Bois d'Aulne où il enseignait
Un professeur a été décapité près du collège du Bois d'Aulne où il enseignait
© Radio France - Solène Cressant

Un enseignant a été égorgé non loin de son établissement à Conflans-Sainte-Honorine, ce vendredi après-midi. "L'obscurantisme et la violence qui l'accompagne ne gagneront pas" a déclaré Emmanuel Macron qui s'est rendu sur place. Onze personnes sont en garde-à-vue. Un hommage national sera rendu.

Un enseignant, Samuel Paty, a été décapité vendredi par un assaillant à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines près de Paris. L'assaillant a été abattu par la police. Il s'en est pris au professeur parce que ce dernier a montré des caricatures de Mahomet en cours. Le parquet national anti-terroriste a été saisi. Que sait-on exactement ?

La victime est Samuel Paty, un professeur d'histoire géo de 47 ans

Le professeur a été tué vers 17h vendredi après-midi. Un équipage de la brigade anti-criminalité est intervenu pour une suspicion d'homicide par décapitation. La victime est un professeur d'histoire-géographie âgé de 47 ans, qui avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet. Samuel Paty a été tué sur la voie publique, non loin de son collège du Bois-d'Aulne. 

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L'assaillant est un un jeune Russe tchétchène de 18 ans né à Moscou. Il a été repéré dans la rue qui mène à l'établissement, dans la commune voisine d'Eragny-sur-Oise. Il a brandi un couteau, refusé de le poser et crié "Allah Akbar", selon les premiers témoignages. Les policiers ont alors ouvert le feu à plusieurs reprises et tué l'homme. 

Une pièce d'identité a été retrouvée sur lui. Il est domicilié à Évreux. L'homme était inconnu des services de renseignement et avait le statut de réfugié. Il était précisément porteur d'un titre de séjour délivré le 4 mars dernier et valable jusqu'en mars 2030, a indiqué samedi après-midi le procureur général du parquet national antiterroriste, Jean-François Ricard.

Des éléments ont été retrouvés dans le téléphone du jeune homme de 18 ans : une photographie du cadavre du professeur, qu'il a ensuite postée sur les réseaux sociaux accompagnée d'un texte de revendication, aussi enregistré dans les notes de son téléphone. Le parquet national anti-terroriste s'est saisi des faits, de chef d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et d'association de malfaiteurs terroriste criminelle.

11 personnes en garde à vue

11 personnes sont actuellement en garde à vue. Figurent deux parents d'élève - un homme et son épouse - du collège où travaillait la victime. Ces personnes avaient eu un différend avec l'enseignant sur les caricatures de Mahomet qu'il avait montrées en classe. Trois personnes de l'entourage non familial de l'assaillant ont par ailleurs été interpellées. Selon franceinfo, parmi ces personnes en garde à vue se trouve Abdelhakim Sefrioui, figure connue de l'islam radical, fiché S. 

Un cours sur la liberté d'expression

La victime avait montré des caricatures de Mahomet dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression dans cette classe de 5e. La première caricature, indique le procureur général Jean-François Ricard, était la Une de Charlie Hebdo au lendemain de l'attentat du 7 janvier 2015. La seconde montrait le prophète agenouillé, et nu.Ce cours a choqué certains des élèves et leurs parents, l'histoire faisant le tour des quartiers proches du collège. 

La principale du collège a elle fait état d_'"appels menaçants"_ à la suite de ce cours début octobre, poursuit le procureur général. Et "selon les premiers témoignages, l'auteur des faits se trouvait devant le collège dans l'après-midi et avait sollicité des élèves afin qu'ils lui désignent la future victime."

Emmanuel Macron : "L'obscurantisme et la violence ne gagneront pas"

Emmanuel Macron s'est rendu à Conflans-Sainte-Honorine
Emmanuel Macron s'est rendu à Conflans-Sainte-Honorine
© Radio France - capture d'écran

Emmanuel Macron est arrivé peu après 21H00 vendredi soir au collège Bois d'Aulne. Le chef de l'État, accompagné du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer et du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, a échangé avec les enseignants de l'établissement, avant une brève prise de parole où le chef de l'État a semblé ému, affirmant que "la nation toute entière" serait aux côtés des enseignants pour les "protéger et les défendre." 

"Tous et toutes nous ferons bloc. Ils ne passeront pas. L'obscurantisme et la violence qui l'accompagne ne gagneront pas. Ils ne nous diviseront pas. C'est ce qu'ils cherchent et nous devons nous tenir tous ensemble".

Pour Emmanuel Macron, cela ne fait pas de doute : le professeur décapité a été victime d'un "attentat terroriste islamiste caractérisé".

Une cellule de crise a été ouverte place Beauvau, au ministère de l'Intérieur. Le chef de l'État s'y était rendu avant de se déplacer à Conflans-Sainte-Honorine, rejoint par le Premier ministre, Jean Castex et le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti. Gérald Darmanin était pour sa part rentré en urgence du Maroc, interrompant ainsi sa visite diplomatique consacrée à son futur projet de loi contre le séparatisme. 

Hommage national

L'Élysée a indiqué samedi qu'un "hommage national" serait rendu à l'enseignant. Cet hommage, dont la date n'est pas encore fixée, est organisé en coordination avec la famille.

Vendredi soir, Jean-Michel Blanquer a réagi sur Twitter : "c'est la République qui est attaquée", estime-t-il. Et ce samedi, le ministre de l'Éducation a également publié un message vidéo adressé à "tous les professeurs de France", dans lequel il promet de les "protéger"

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Jean-Michel a reçu ce samedi matin à 9h les représentants du personnel de l'établissement et des parents d'élèves du collège du Bois-d'Aulne.

À l'assemblée nationale, vendredi soir, les députés se sont levés pour dénoncer un "abominable attentat". Un hommage sera rendu mardi au professeur pendant les questions au gouvernement.

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