Projet Daphne : 18 médias poursuivent les enquêtes d’une journaliste maltaise assassinée

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Projet Daphne : 18 médias poursuivent les enquêtes d’une journaliste maltaise assassinée

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 Les journalistes de 18 médias internationaux poursuivent le travail d'investigation de Daphne Caruana Galizia, assassinée dans l'explosion de sa voiture à Malte.
Les journalistes de 18 médias internationaux poursuivent le travail d'investigation de Daphne Caruana Galizia, assassinée dans l'explosion de sa voiture à Malte.
- Forbidden Stories

Six mois après l’assassinat de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia, 18 médias internationaux dont Radio France, réunis par l’organisation Forbidden stories, s’apprêtent à diffuser une série de révélations sur la corruption et le blanchiment d’argent à Malte.

Sa mort avait provoqué une onde de choc à travers l’Europe. Le 16 octobre 2017, Daphne Caruana Galizia périssait dans l’explosion de sa voiture. Cette journaliste maltaise enquêtait depuis des années sur des affaires de corruption impliquant de nombreux représentants de la classe politique de l’archipel. 

Quelques semaines après son assassinat, "The Daphne project" (le projet Daphne) a été lancé par Forbidden stories. Cette organisation, créée par le journaliste d’investigation français Laurent Richard, s’est donnée pour objectif de poursuivre les enquêtes de journalistes emprisonnés ou assassinés. 

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Depuis 5 mois, dans le plus grand secret, 45 journalistes de 15 pays, représentant 18 médias et organisations enquêtent à Malte et en Europe sur les traces de Daphne Caruana Galizia. Trois médias français, la cellule investigation de Radio France, Le Monde et France 2 ont travaillé en collaboration avec The Guardian, Reuters, La Süddeutsche Zeitung, The New York Times notamment au sein de ce consortium international de journalistes.

Malte, gangrené par la corruption

Les enquêtes de Daphne Caruana Galizia ont mis au jour de nombreux scandales au sein de la classe politique maltaise. Ses révélations sur des ministres – toujours en poste - au sein du gouvernement travailliste de Joseph Muscat, ont dressé le portrait d’un pays gangrené par la corruption où le laxisme des autorités a pu favoriser l’installation de circuits de blanchiment d’argent sale. Malte, qui a présidé l’Union européenne début 2017, est aujourd’hui l’objet d’une enquête du parlement européen.

Trois hommes sont actuellement inculpés et emprisonnés pour l’assassinat de la journaliste. Malgré de nombreux éléments les désignant, ils nient avoir placé et déclenché la bombe sous sa voiture. Si leur profil de délinquants chevronnés ne fait guère de doute, les raisons personnelles qu’ils auraient pu avoir à éliminer Daphne Caruana Galizia paraissent floues. À Malte, tout le monde se dit persuadé qu’ils ont agi pour le compte de commanditaires. Mais qui ? Le 16 octobre, une demi-heure avant sa mort, la journaliste terminait son dernier article par ces mots : "There are crooks everywhere you look. The situation is desperate." (Il y a des escrocs où que l’on regarde. La situation est désespérée).

Les enquêtes du Projet Daphne sont à retrouver sur franceinter.fr, les antennes de Radio France et dans les médias partenaires à partir de mardi 17 avril et dans Envoyé Spécial jeudi 19 avril sur France 2.