Quand le confinement permet de rouvrir d'anciens dossiers de mineurs disparus

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Quand le confinement permet de rouvrir d'anciens dossiers de mineurs disparus

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l'Office de répression des violences aux personnes annonce qu'il relance deux 2 appels à témoins sur des disparitions de mineurs non élucidées.
l'Office de répression des violences aux personnes annonce qu'il relance deux 2 appels à témoins sur des disparitions de mineurs non élucidées.
© Maxppp - Rémy PERRIN

La police nationale a utilisé les deux mois de confinement pour travailler sur des affaires anciennes non résolues. L'Office de répression des violences aux personnes l'a annoncé ce lundi, à l'occasion de la journée mondiale des enfants disparus : il relance deux appels à témoins sur des disparitions non élucidées.

Mathis Jouanneau adisparu en 2011, à Caen, il avait 8 ans et Cécile Valin, disparue en 1997 à l'âge de 17 ans, à St-Jean-de-Maurienne.

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Au début du confinement, plusieurs enquêteurs ont embarqué sur clé usb ces deux dossiers pour les passer au crible. 

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Cécile Valin allait avoir 18 ans. Elle décide de quitter son domicile de Saint-Jean-de-Maurienne à pied. Elle est aperçue pour la dernière fois sur la route en direction de Chambéry. Et puis plus rien...

Quant à la disparition de Mathis Jouanneau, son père a été condamné il y a 5 ans pour enlèvement et séquestration à 20 ans de réclusion. Mais aucune trace de l'enfant n’a été retrouvée … 

Pour ces deux dossiers, il y a eu les contributions d'un côté du logiciel Salvac (Système d'analyse des liens de la violence associée aux crimes), qui fait tourner ses algorithmes, et de l'autre des enquêteurs anciens et nouveaux qui ont croisé leurs regards sur ces "cold case". L'année dernière, 1.441 disparitions inquiétantes de mineurs ont été signalées en France. 

Entretien avec Eric Bérot, le chef de l'OCRVP, dont le siège est à Nanterre, en banlieue parisienne.

FRANCE INTER : Le début du confinement a donc été pour certains agents l’occasion de s’enfermer avec des dossiers de "cold case" ? 

ERIC BÉROT : "Oui, cette période a permis aux enquêteurs de se plonger ou replonger dans ces procédures qui représentent à chaque fois 500, 800, 1 000 feuillets. C'est un gros gros travail d'analyse criminelle qui a été réalisé. Ils sont passés au bureau et ont mis des dossiers sur clé usb et ont travaillé de leur lieu de résidence durant le confinement. On a, en fonction des années, entre 50 et 80 "cold cases" à traiter ; et là, le confinement nous a permis une mise à plat de plusieurs affaires que nous avons au sein de l'office. Pour la disparition de Cécile Valain qui est très ancienne, c'est la magistrate en charge de ce dossier qui a demandé sur commission rogatoire une évaluation complète pour savoir s'il y avait encore des éléments, des pistes d'investigation à creuser."  

Mais vous n'avez pas passé ces deux dossiers dans votre système informatique d'analyse criminelle ?  

"Oui nous l'avons fait, dès lors que l'on a ce genre d'affaires, ça passe toujours par SALVAC. Mais il y a eu en même temps une lecture, procès-verbal par procès-verbal, par des agents qui ont eux-mêmes relevé les éléments qu’il leur semble nécessaire d'approfondir, toutes les portes qui restent encore à fermer, des témoins à réentendre. Le croisement des analyses informatiques, entre enquêteurs historiques des dossiers et nouveaux agents, nous a permis de trouver des éléments jusque-là non traités. Ça ne va pas peut-être pas résoudre ces affaires mais dans tous les cas, nous allons dans les semaines, les mois qui viennent, relancer les actes de procédures qui manquaient sans doute dans ces dossiers, pour cerner toutes les zones d'ombre, tous les recoins qui n'avaient pas été explorés. Mais je ne peux pas rentrer dans le détail des enquêtes..."

Il y a aussi ces appels à témoins avec la diffusion inédite de deux clichés dans l'affaire de la disparition de Mathis Jouanneau 

"Oui, on a décidé de publier stratégiquement la photo vieillie de Mathis Jouanneau puisque nous n'avons pas retrouvé son corps. Donc il est possiblement encore vivant [la photo de l'enfant  à l'époque des faits est également republiée].  Et puis la photo du camping-car qui est le dernier véhicule dans lequel le père a emmené l'enfant. C'est un élément qui n'avait pas été donné publiquement à l'époque des faits..."