Quartet

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Quartet

un film de Dustin Hoffmanavec Maggie Smith, Billy Connolly, Tom Courtenay, Michael Gambon À Beecham House, paisible pension au coeur de la campagne anglaise qui accueille des musiciens et chanteurs d’opéra à la retraite, le bruit court qu’une nouvelle pensionnaire arriverait sous peu.Et ce serait une diva ! Pour Reginald, Wilfred et Cissy, le choc est grand lorsqu’ils voient débarquer l’impétueuse Jean Horton, avec laquelle ils triomphaient sur les scènes internationales des années auparavant. L’ambition de Jean et son ego démesuré avaient alors ruiné leur amitié et mis un terme au mariage qui la liait à Reginald.Malgré les vieilles blessures, Reginald, Wilfred et Cissy mettront tout en oeuvre pour convaincre Jean de reformer leur célèbre quatuor à l’occasion du gala annuel de Beecham House.

"J’ai lu le scénario dans un avion" se souvient Dustin Hoffman, "et quand je l’ai terminé, ma femme s’est tournée vers moi, m’a vu en pleurs et m’a demandé pourquoi je sanglotais. J’ai seulement dit : Il faut que tu le lises !".

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Quartet est d’abord une pièce, née sous la plume de Ronald Harwood en 1999. Il s’était inspiré du documentaire Le Baiser de Tosca du réalisateur suisse Daniel Schmid. Ce film de 1984 nous plonge dans le quotidien des résidents de l_a Casa di Riposo per Musicisti_ , fondée à Milan par Giuseppe Verdi en 1896. Le compositeur était particulièrement fier de cette résidence, destinée à accueillir les "chanteurs âgés qui n’ont pas fait fortune, ou qui n’ont pas eu la présence d’esprit d’économiser lorsqu’ils étaient jeunes. Pauvres et chers compagnons de mon existence !".

Quartet
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© radio-france

Le réalisateur par ses acteurs

Maggie Smith : "Mais c’était un véritable plaisir pour nous, je n’avais encore jamais travaillé avec unréalisateur qui ait été lui-même acteur. Il connaît parfaitement notre métier. Il sait ce que ça fait d’attendre des heures entre les prises, d’arriver enfin à la scène et d’avoir perdu le fil, ou l’envie de se lancer, tout simplement. Seule une personne qui a vraiment mis elle-même les mains dans le cambouis est à même de le comprendre".Tom Courtenay : "La plupart des réalisateurs ont sans doute une vision des choses un peu plus intellectuelle, mais Dustin a la connaissance du terrain. Il prend des notes très détaillées, c’est un expert du jeu d’acteur, il sait s’approprier le texte et le rendre vivant".

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© radio-france

"Avec Dustin, chaque jour de tournage était une master-class", s’enthousiasme Billy Connolly . "C’est un réalisateur génial, parce que c’est un acteur génial, et qu’il vous dirige comme un acteur. Il connaît nos faiblesses, nos peurs, il ne nous laisse pas dans l’incertitude. Notre plus grande peur est souvent celle d’avoir l’air idiot, de dire quelque chose sans y croire vraiment. C’est le cas quand on pense que cela ne correspond pas au personnage. Il sent tout cela avant nous, parce qu’il pense et agit comme un acteur, c’est une bénédiction".

Dustin Hoffman avait déjà mis en scène des pièces de théâtre, et cela faisait longtemps qu’il avait envie de passer à la réalisation, mais ce n’est qu’après avoir lu le scénario de Quartet qu’il a vraiment eu le désir de passer derrière la caméra. Il reconnait aujourd'hui que cette première réalisation a changé sa vision du métier"J’ai réalisé à quel point j’avais été naïf pendant ces 45 années passées devant la caméra" dit-il. "J’ignorais tout de ce qui se trame derrière le producteur et le réalisateur. C’est un cataclysme permanent ! J’ai pris conscience de ce qu’ils doivent endurer. Et tous les jours, ils doivent faire semblant que tout va pour le mieux, parce qu’ils ne veulent pas déstabiliser les acteurs. En vérité, vous n’achevez pas un film, c’est lui qui vous achève ! Je ne pensais pas qu’il fallait autant de cran pour y arriver avant d’essayer moi-même".