Qui est Kailash Satyarthi, "l'autre" prix Nobel de la Paix ?
Cet Indien de 60 ans reçoit cette semaine à Oslo son prix Nobel de la Paix, qu'il partage avec la jeune Malala. Moins connu du grand public que l'adolescente pakistanaise, Kailash Satyarthi est récompensé pour son combat en faveur des droits des enfants.
Chaque enfant naît libre, digne et avec une identité. Les priver de ça est un crime contre l'humanité.
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Voilà le point de départ du combat de Kailash Satyarthi, co-lauréat du prix Nobel de la Paix cette année. Âgé de 60 ans, il a renoncé en 1980 à sa carrière d'ingénieur électrique pour militer contre le travail des enfants. Cette année-là, il crée l'association Bachpan Bachao Andolan (Mouvement pour sauver l'enfance) qui a aidé à soustraire près de 80.000 enfants d'usines indiennes, où ils étaient réduits en esclave.
Moins d'armes, davantage de livres
Selon une étude récente, près de 30 millions de personnes, dont de nombreux enfants, vivent aujourd'hui dans des conditions d'esclavage, notamment comme travailleurs sexuels ou comme main-d'oeuvre non qualifiée. Près de la moitié de ces esclaves vivent en Inde.
L'éradication de ce phénomène est pourtant à portée de main, selon Kailash Satyarthi. Sa solution ? Que les États à travers le monde réduisent leurs budgets consacrés à la défense et investissent dans l'éducation :
Le monde a été capable de produire plus de fusils, d'armes et de balles que de livres et de jouets dont ont besoin les enfants. (...) Nous avons besoin de près de 18 milliards de dollars de plus pour scolariser tous les enfants du monde. Cela représente moins de trois jours de dépenses militaires.
168 millions d'enfants travaillent dans le monde
Kailash Satyarthi reconnaît toutefois que la situation s'est améliorée ces dernières années et que de plus en plus d'enfants vont à l'école, leur permettant de sortir de la pauvreté et du travail forcé. Selon lui, 168 millions d'enfants qui travaillent, contre 260 millions il y a près de 20 ans. Le nombre d'enfants non scolarisés a presque été divisé par deux, pour s'établir à 57 millions.
En octobre dernier, lors d'un entretien avec l'Agence France Presse, Kailash Satyarthi se disait optimiste :
J'ai l'espoir que le travail des enfants disparaîtra de mon vivant.
En attendant, il considère son prix Nobel (et celui de Malala) comme un symbole très important, car il met au premier plan la question du trafic d'êtres humains, et renforce la détermination de dizaines de milliers de bénévoles qui risquent leurs vies pour sauver les enfants de l'esclavage.