Récit d’un jour de colère à Beyrouth

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Récit d’un jour de colère à Beyrouth

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Manifestants sur la place des Martyrs à Beyrouth (Liban)
Manifestants sur la place des Martyrs à Beyrouth (Liban)
© AFP - Houssam Shbaro / ANADOLU AGENCY

Ambiance de révolution ce samedi dans la capitale libanaise. Quatre jours après le port de Beyrouth, c’est la colère qui a explosé dans ses rues : invasion de plusieurs ministères, un policier tué, plus d’une centaine de manifestants blessés… Un mot d’ordre : justice pour les victimes, vengeance contre le régime.

Tout commence avec cette scène non loin de la Place des martyrs : la fuite de la voiture du gouverneur de Beyrouth, attaquée par les manifestants à coup de bouteilles d’eau. "Il est la cause de toute ce qui se passe au Liban aujourd’hui", lance un manifestant. "On veut qu’il dégage ! Dégage !"

Un gouverneur qui dégage et une foule révoltée, notamment la jeunesse. La même qui depuis quatre jours nettoie sans relâche les rues de Beyrouth, et retire avec de simple balais les montagnes de gravats et de verre. Tony, lui, porte un t-shirt bien particulier, avec des noms écrits en noirs et rouge. "Ce sont les personnes qui sont responsables de ce qui s’est passé", assène le jeune homme. Et quand on lui parle de pardon, il répond simplement : "Si on pardonne ces gens, je préfère mourir."

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"C’est affreux, ce qu’ils font"

Un autre manifestant traduit un des slogans : "Soit vous partez, soit c’est la pendaison." Il poursuit : "Ils ont volé, pillé le pays, comme si c’était leur propriété. Ce sont des criminels. Ce qui s’est passé ici, c’est une bombe atomique, c’est inadmissible."

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Un peu plus loin, c’est un autre jeune qui attire l’attention et ce sont d’autres noms qui sont écrits sur sa pancarte de fortune. Des noms qu’Haimane ne veut pas qu’on oublie : "Les noms des martyrs, tous innocents."

L’innocence, la même brandie par cette jeune fille, alors que la nuit tombe. Elle se dit écœurée par le pouvoir et l’usage de la force contre les manifestants, et notamment l’utilisation des gaz lacrymogènes : "C‘est affreux, ce qu’ils font. Il y a des enfants, de petits enfants, qui pleurent."

La nuit se terminera dans la confusion avec des ministères envahis, un policier tué, des manifestants blessés… et une promesse d’élection anticipée.