Réduction des déficits : l’Espagne appuie sur "pause"
L'Espagne, plongée dans la récession, a admis hier qu'il lui faudrait deux ans supplémentaires pour redresser ses finances, malgré le gigantesque effort d'austérité demandé au pays depuis l'arrivée au pouvoir, en décembre 2011, du gouvernement de droite de Mariano Rajoy.
Après le programme draconien mis en place sur trois ans afin d'économiser 150 milliards d'euros avant la fin 2014, qui a asphyxié la demande intérieure, les réformes structurelles annoncées hier, ne sont pas assorties de nouvelles mesures d'austérité significatives, alors que le nombre de chômeurs vient de franchir la barre des six millions, à 27,16% des actifs.
Elles excluent ainsi une hausse des principaux impôts, même si le gouvernement envisage des taxes supplémentaires notamment en matière d'environnement et s'apprête à maintenir une année de plus la hausse de l'impôt sur le revenu qu'il avait promis de n'appliquer que pour 2012 et 2013.
Pour que l'effort d'assainissement soit moins douloureux, le Gouvernement a dû relever son objectif de réduction du déficit public, à 6,3% du produit intérieur brut cette année contre 4,5% prévu, après 7% en 2012, et admettre qu'il faudra attendre 2016, et non 2014, pour revenir sous le seuil des 3% imposé par Bruxelles, à 2,7%. Un tel assouplissement devrait permettre au pays de lever le pied en matière de coupes budgétaires, alors que le programme d'austérité historique entrepris par l'équipe de Mariano Rajoy a contribué à aggraver la baisse de l'activité et à faire exploser le chômage.
Le Gouvernement a été contraint d'admettre que la contraction du PIB atteindrait jusqu'à 1,3% cette année, contre 0,5% prévu, avant un retour à une faible croissance de 0,5% en 2014.
Retombée en récession à la fin 2011, l'Espagne a terminé 2012 sur un recul de 1,37% de son PIB. Cette baisse de l'activité complique le retour à l'emploi.
Parallèlement à l'assainissement de ses comptes, le gouvernement entend poursuivre ses réformes structurelles. Parmi celles-ci, une réforme de l'administration publique, annoncée de longue date afin d'en rationaliser les coûts et d'éliminer les doublons, ainsi que des incitations fiscales pour les petites entreprises, les travailleurs indépendants et les petites entreprises étrangères désirant s'installer en Espagne.
A Madrid, Marie-Hélène Ballestero
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