Avec 99% des bulletins dépouillés, le résultat quasi-définitif du scrutin donne à 51,34% les suffrages favorables à une réforme constitutionnelle.
Un pays divisé
Ce n'est pas le plébiscite espéré par le président turc Erdogan, mais il s'agit quoiqu'il en soit d'une victoire pour le chef de l'Etat : dimanche soir, le Haut conseil électoral de Turquie a annoncé officiellement que le "oui" arrive en tête des résultats du référendum sur la réforme constitutionnelle en Turquie, avec 51,37% de suffrages positifs. Un résultat obtenu sur 99% des bulletins dépouillés mais qui ne devrait plus changer : le "oui" a une avance d'environ 1,25 million de voix alors qu'il reste quelque 600.000 bulletins à dépouiller. Malgré cela, dans les cinq plus grandes villes du pays, comme Ankara et Istanbul, pourtant acquises à l'AKP, c'est le non qui l'emporte légèrement.
Les explications de Claude Guibal à Istanbul
E Turquie : Victoire de justesse
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En revanche, les Turcs de l'étranger, qui avaient voté plus tôt, se sont exprimés très majoritairement en faveur de la réforme : la communauté turque française, par exemple, est favorable à 64%, celle d'Allemagne à 63%. Seuls les Etats-Unis font office de contre-exemple, avec 82% de suffrages contre. Les chiffres définitifs seront connus "d'ici 11 à 12 jours", selon le Haut conseil électoral.
Cinquante-cinq millions d'électeurs étaient appelés à se prononcer ce dimanche sur une série d'amendements visant à remplacer l'actuel régime parlementaire par un régime présidentiel attribuant plus de pouvoirs au président. Le poste de Premier ministre disparaissant, le président Recep Tayip Erdogan concentrerait la quasi-totalité du pouvoir exécutif entre ses mains.
L'opposition dénonce des "manipulations"
Après l'annonce de la victoire du "oui", Recep Tayyip Erdogan a pris la parole, se félicitant d'un "moment historique, un changement très sérieux pour l’avenir de la Turquie", tout en affirmant que "c’est toujours difficile de choisir quelque chose de nouveau. Un peu plus tôt, les partis d'opposition ont dénoncé une "manipulation" et demandé le recomptage des voix pour 60% des bureaux de vote.
Un début de manifestation d'opposants à Erdogan, à Ankara, a été rapidement bloqué par les forces de l'ordre.
Un référendum qui a divisé le pays
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"Je suis convaincu que notre peuple décidera d'ouvrir la voir à un développement beaucoup plus rapide", avait-il déclaré plus tôt dans la journée de dimanche, après avoir voté. Une foule rassemblée près de lieu où il a voté, à Istanbul, a scandé son nom. De son côté, le Premier ministre a déclaré que "quel que soit le résultat, nous le respecterons totalement".
Le référendum a profondément divisé le pays : d'un côté les partisans du "oui" mettaient en avant la nécessité pour la Turquie de se réformer pour faire face à de nouveaux enjeux en matière de sécurité. De l'autre, les opposants au régime d'Erdogan craignent une dérive autoritaire dans le pays, où 40.000 personnes ont été arrêtées et 120.000 autres limogées, après la tentative ratée de coup d'Etat en juillet dernier.
Erdogan n'a pas réussi le plébiscite qu'il attendait explique le politologue Bayram Balci, chercheur au CNRS et au CERI (Centre de recherches internationales) joint par Régis Lachaud
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