
La réforme du lycée sera appliquée à la rentrée scolaire de 2019. C'est, entre autres choses, la fin des filières telles qu'on les connait aujourd'hui. À la place, les élèves disposeront d'un tronc d'enseignement commun accompagné de spécialités qui ne seront pas disponibles sur tout le territoire.
Dans cette réforme du lycée, version 2019, on trouve des combinaisons nouvelles comme par exemple "biologie et écologie", "numérique et sciences informatiques" ou encore "histoire-géographie, géopolitique, sciences politiques". Les lycéens choisiront trois spécialités en classe de première et ils n'en garderont que deux en terminale.
Le problème, c'est que les lycées ne pourront pas tous offrir ces 12 spécialités. La spécialité "Biologie et écologie", par exemple, ne sera présente que dans les lycées agricoles. Ce que regrette Rodrigo Arenas, le co-président de la FCPE : "Le temps de trajet des élèves va augmenter et on sait, grâce à des études, que le temps de trajet entre le domicile et l'établissement est un facteur de décrochage et d'échec scolaire. Cette réforme ne supprimera pas les inégalités territoriales, au contraire, elle va les structurer."
En moyenne, chaque proviseur proposera sept à huit spécialités. Mais les 12 seront présentes dans un bassin de lycées. Les élèves pourront en principe aller suivre un enseignement dans un autre lycée, ou bien changer de lycée. En zone urbaine, où les établissements sont proches, ce sera un peu plus facile même si cela pose aussi des soucis d'emploi du temps.
Difficultés de déplacements en zone rurale
Mais en zone rurale, les lycées sont parfois distants de 30 à 40 kilomètres. Ce point inquiète les lycéens, qui se sont mobilisés ces dernières semaines.
Ces spécialités seront très importantes pour la suite. Elles seront évaluées au bac par deux épreuves, en mars de l'année de terminale, et les notes seront prises en compte pour l'orientation dans Parcoursup.
Mais pour l'instant, les établissements de l'enseignement supérieur n'ont pas précisé quelles spécialités étaient recommandées pour telle ou telle filière. Persistent donc beaucoup d'incertitudes pour les élèves de seconde, qui devront choisir à partir de février prochain.
La secrétaire générale du syndicat SGEN-CFDT, Catherine Nave-Bekhti estime que "cette réforme a été conçue dans la précipitation" et réclame le "report" de sa mise en œuvre.
De son côté, Samuel Cywie, porte-parole de la fédération PEEP, l'une des principales fédérations de parents d'élèves estime que cette réforme est une bonne chose. Ce syndicat déplorait jusqu'alors "une certaine hiérarchie des filières".