Réforme territoriale : à peine étudiée, déjà repoussée !

Le rattachement de la Picardie au Nord-Pas-de-Calais, ce n'est pas pour demain. La réforme territoriale, si chère à François Hollande, a subi jeudi un premier accroc sérieux. Le projet de loi a été retiré de l'ordre du jour du Sénat.
Les Sénateurs devaient se pencher sur cette réforme à partir du mardi 2 juillet, mais plusieurs groupes s'y sont opposés : l'UMP, le Front de gauche et les radicaux de gauche estiment que l'étude d'impact est insuffisante et réclament une saisine du Conseil constitutionnel.
Gérard Larcher, sénateur UMP :
Le Sénat veut simplement que nous fassions une réforme dont on mesure les conséquences, et notamment en matière de maîtrise des dépenses. On ne peut pas examiner en trois jours un texte de cette importance !
Larcher : "Nous ne mesurons pas les conséquences de cette réforme"
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La réforme territoriale, qui prévoit notamment de ramener de 22 à 14 le nombre de régions françaises, est une projet phare du quinquennat de François Hollande.
Pour le président PS de la commission des lois, Jean-Pierre Sueur, le recours à cette "procédure jamais utilisée auparavant" "apparaît comme une pure et simple opération de retardement". "L'essentiel est de poursuivre et de mener à bien le débat sur la nécessaire réforme territoriale", écrit-il dans un communiqué.
Mais les opposants au projet sont prêts à lancer une véritable guérilla parlementaire. Les explications de Nasser Madji, du service politique de France Inter
Réforme territoriale : la guérilla parlementaire a commencé
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Un contretemps, selon Manuel Valls
De son côté, le Premier ministre a appelé jeudi les parlementaires à la responsabilité lors d'une visite dans le 12e arrondissement de Paris :
Notre pays a besoin de réforme. Pas la réforme pour la réforme, mais pour mettre le pays en mouvement, faire en sorte que notre pays ne décroche pas. Rien ne doit empêcher ce mouvement et encore moins les conservatismes et tout ce qui fait perdre du temps. Il y a une attente. J'en appelle à la responsabilité de tous, en l'occurrence des parlementaires, des sénateurs, pour qu'ils jouent pleinement le jeu.
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Manuel Valls a précisé que le gouvernement prendrait "toutes les dispositions nécessaires, dans le respect des droits du Parlement, pour que ce texte puisse être examiné cet été et qu'il puisse être en tout cas adopté avant la fin de l'année".
