Réfugiés : les chefs d'Etat de l’UE trouvent un accord avec la Turquie

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Réfugiés : les chefs d'Etat de l’UE trouvent un accord avec la Turquie

Des migrants tentent de trouver une nouvelle route pour passer en Macedoine
Des migrants tentent de trouver une nouvelle route pour passer en Macedoine
© Wostok Press/MaxPPP - Jacopo Landi

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu et l'UE trouvent un accord après des négociations difficiles pour stopper l'afflux de migrants vers l'Europe.

Selon le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka, l'accord passé avec Ankara entrera en vigueur le 20 mars donc dès dimanche.

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Le projet d'accord avec la Turquie prévoit que les Européens s'engagent, pour chaque Syrien renvoyé dans ce pays, à accueillir dans l'UE un autre Syrien présent en Turquie. C'est le principe du "un pour un" . Ankara exige aussi trois milliards d'euros d'aide supplémentaire d'ici à 2018, un régime sans visa pour ses ressortissants qui veulent entrer en Europe.

L'Europe n'est pas unanime

Jeudi soir, les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont élaboré une "position commune" qui devait servir de base aux négociations entre le Premier ministre Davutoglu, le président du Conseil européen Donald Tusk et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Puis, une fois un accord trouvé avec la Turquie, le texte sera soumis venredi à l'approbation des 28 Etats membres.

Je ne peux pas vous garantir qu'il y aura une conclusion heureuse", a déclaré François Hollande jeudi soir.

La Commission des droits de l'Homme et l'ONU dénoncent le texte

La Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) dénonce "avec vigueur" le projet d'accord.

Il s'agit, selon la CDEH, d'un échange d'êtres humains, contraire à la dignité humaine.

Ce projet d'accord, "viole les droits garantis par la Déclaration universelle des droits de l'Homme , le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention européenne des droits de l'Homme, et la Charte des droits fondamentaux", estime la CNCDH dans un communiqué. La Commission s'inquiète notamment du risque d'expulsions collectives et d'une violation du principe de non-refoulement, "principe cardinal garanti par la Convention de Genève".

Depuis le début de l'année, plus de 143 000 personnes sont arrivées en Grèce via la Turquie , selon l'ONU.

Construire des murs, discriminer des gens ou les renvoyer n'est pas une réponse", a déclaré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

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