Régionales : après les fusions et retraits, quelles sont les forces en présence au second tour ?

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Régionales : après les fusions et retraits, quelles sont les forces en présence au second tour ?

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Affiches pour le premier tour des élections régionales en Ile-de-France
Affiches pour le premier tour des élections régionales en Ile-de-France
© AFP - Herve Chatel / Hans Lucas

Entre les deux tours des élections régionales, les alliances se nouent et se dénouent et les cartes sont parfois totalement rebattues. Pour quelles listes pourrez-vous voter dimanche prochain, et avec quels changements ?

Les candidats encore en lice (ceux qui ont obtenu plus de 10 % au premier tour) avaient jusqu'à ce mardi 18 heures pour déposer leurs listes pour le second tour. Les règles des régionales prévoient qu'ils peuvent se maintenir, se retirer, ou fusionner avec une autre liste ayant obtenu au moins 5 % au tour précédent. Qu'ont choisi les candidats dans votre région ? Pour chacune d'entre elles, nous vous présentons les cumuls de voix obtenues au premier tour par les différentes listes en fonction de leurs alliances ou de leur retrait au profit d'un autre candidat.

PACA : un duel et un front républicain

Arrivé en tête du premier tour et principal espoir du RN de remporter une région, Thierry Mariani va toutefois faire face à un mur en face de lui au second tour. Le candidat écologiste Jean-Laurent Félizia a en effet retiré sa liste en appelant à voter Renaud Muselier. De son côté, l'écologiste centriste Jean-Marc Governatori ne peut se maintenir, avec son score inférieur à 10 % : ses voix devraient logiquement aller aussi au candidat de la droite.

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Hauts-de-France : peu de suspens et trois candidats

Xavier Bertrand bénéficiait déjà d'une confortable avance, il peut désormais compter aussi sur les voix de Laurent Pietraszewski, qui s'est retiré en appelant à voter pour le candidat de droite contre le RN Sébastien Chenu. Karima Delli, d'Europe Ecologie Les Verts, a elle décidé de maintenir sa liste au second tour, le risque d'une victoire du Rassemblement national restant limité.

Ile-de-France : une fusion qui met les deux leaders à égalité

En se réunissant en une seule liste, les candidats de gauche Julien Bayou, Audrey Pulvar et Clémentine Autain cumulent, d'un point de vue strictement mathématique, presque autant de voix que la sortante Valérie Pécresse, qui a donc ouvert le feu en début de semaine en les accusant de ne pas être des "républicains sincères". Ce qu'elle ne reproche pas de manière aussi virulente à Jordan Bardella (RN) et Laurent Saint-Martin (LREM), qui la mettent certes nettement moins en danger en maintenant leurs listes.

Grand-Est : quatre listes maintenues

Aucune fusion de liste dans la région Grand Est, tous ceux qui peuvent le faire se maintiennent, que ce soit le sortant Jean Rottner (LR) ou ses opposants Laurent Jacobelli (RN), Brigitte Klinkert (DVD-LREM-MoDem) Eliane Romani (EELV-PS-PCF) qui n'a pas souhaité fusionner avec la liste d'Aurélie Filipetti (Génération.s-LFI).

Auvergne-Rhône-Alpes : union de la gauche un peu désespérée

Ce sera une triangulaire dans cette région où le suspense est assez limité, Laurent Wauquiez (LR) ayant remporté 42,79 % des voix au premier tour. Néanmoins, il devra faire face à une alliance de la gauche, avec la fusion des listes de Fabienne Grebert (EELV), Najat Vallaud Belkacem (PS-PCF) et Cécile Cukierman (PCF-LFI). Andréa Kotarac se maintient également pour le RN.

Pays-de-Loire : la sortante en difficulté face à une fusion

La différence avec le premier tour, c'est l'alliance entre Matthieu Orphelin (EELV-LFI) et Guillaume Garot (PS-PCF), qui cumulaient à eux deux plus de voix que la présidente sortante Christelle Morançais (LR). François de Rugy se maintient, ce qui pourrait la mettre encore plus en difficulté, tout comme le candidat du RN Hervé Juvin.

Bourgogne-France-Comté : avance confortée pour la présidente sortante

Là encore, c'est une liste d'union de gauche qui s'est formée entre les deux tours, entre la présidente sortante Marie-Guite Dufay (PS) et Stéphanie Modde (EELV), qui ne pouvait de toute façon pas se maintenir. Les trois autres candidats maintiennent leurs listes au second tour, Gilles Platret (LR) ayant refusé un accord proposé par Julien Odoul (RN), tandis que Denis Thuriot (LREM) se lance à nouveau seul après avoir tenté de proposer un "arc politique républicain" avec la présidente sortante.

Normandie : Hervé Morin loin devant trois adversaires

Sébastien Jumel, candidat PCF-LFI, ayant refusé une fusion avec la liste de Mélanie Boulanger (PS-EELV), celle-ci risque de se retrouver à nouveau en troisième position dans cette quadrangulaire, face au sortant Hervé Morin (LC-LR-MoDem), au RN Nicolas Bay et au candidat LREM Laurent Bonnaterre.

Centre-Val-de-Loire : François Bonneau s'assure une avance en fusionnant

François Bonneau (PS-PCF) étant arrivé d'une courte tête devant Aleksandar Nikolic (RN) au premier tour, il a réussi à s'assurer une petite avance supplémentaire en fusionnant avec la liste EELV-LFI de Charles Fournier. Nicolas Forissier (LR-UDI) se maintient seul de son côté, tout comme Marc Fesneau qui avait proposé une fusion (refusée) au candidat de droite.

Nouvelle-Aquitaine : Alain Rousset contre quatre candidats

Ça se bouscule au second tour derrière le président sortant Alain Rousset (PS-PCF-PRG), largement en avance : toutes les listes ayant obtenu plus de 10 % ont décidé de se maintenir, sans fusion. On retrouvera donc dans les bulletins de vote les listes d'Edwige Diaz (RN), Geneviève Darrieussecq (LREM-MoDem-UDI), Nicolas Florian (LR) et Nicolas Thierry (EELV). Eddy Puyjalon, candidat du "Mouvement ruralité" a tenu sa promesse de ne fusionner avec aucune liste, laissant partir ses 7,3 % du premier tour dans la nature.

Occitanie : triangulaire sans grand suspens

Pour la présidente sortante Carole Delga, pas question de s'allier avec la candidate LFI-NPA Myriam Martin (après des altercations régulières avec la gauche de la gauche, y compris avec Jean-Luc Mélenchon), et pas possible de fusionner avec la liste EELV d'Antoine Maurice, les négociations ayant échoué. Ce sera donc une triangulaire entre Carole Delga (PS-PCF-PRG), Jean-Paul Garraud (RN) et Aurélien Pradié (LR-UDI).

Bretagne : cinq listes au second tour, du jamais vu dans la région

Un accord surprise ayant été rapidement conclu entre le sortant Loïg Chesnais-Girard (PS) et l 'écologiste Daniel Cueff, qui avait obtenu 6,3 % des voix, le premier part donc avec une avance confortable pour ce deuxième tour. Il fera face à quatre autres listes, du jamais vu dans la région : Isabelle Le Callenec (LR), Thierry Burlot (LREM), Claire Desmares-Poirrier (EELV) et Gilles Pennelle (RN), dernier des qualifiés dans cette région où le vote RN a toujours peiné à s'installer.

Corse : les nationalistes peinent à s'unir

Les régionales sont toujours très particulières sur l'Île de Beauté, et celle-ci ne fait pas exception. Le maire de Porto-Vecchio Jean-Christophe Angelini espérait une union des forces nationalistes et donc de sa liste avec celles de Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, mais seul ce dernier a répondu à son appel.