Remboursement, revendications, trafic : tout ce qu'il faut savoir sur le week-end de grève à la SNCF
Par Olivier Bénis
Un collectif de contrôleurs, qui réclame depuis le mois de novembre une meilleure reconnaissance du métier, organise une grève du jeudi 22 décembre au soir au matin du lundi 26 décembre. Le trafic sera très perturbé. La SNCF annonce une compensation exceptionnelle à 200% du prix du billet.
Comment arriver à destination ? Pour beaucoup, la question vire au casse-tête, à l'approche d'un week-end de Noël au cours duquel la circulation des trains sera très perturbée. Un collectif de contrôleurs SNCF est à l'origine d'un mouvement de grève, vertement critiqué ce mercredi par le porte-parole du gouvernement. "À Noël, on ne fait pas la grève, on fait la trêve", a ainsi tancé Olivier Véran sur France Inter. La direction de la compagnie ferroviaire a de son côté annoncé que les voyageurs dont les trains seront supprimés se verront rembourser le double du montant de leur billet. On fait le point.
Pourquoi ce mouvement de grève ?
Il s'agit d'un mouvement assez atypique pour la SNCF : les syndicats CGT-Cheminots et SUD-rail ont bel et bien déposé le préavis, nécessaire pour pouvoir faire grève en toute légalité, mais n'ont pas eux-mêmes appelé à faire grève. Elle a été décidée par un "collectif national ASCT" (ou CNA), fondé en juin dernier et qui revendique de représenter les Agents du service commercial trains (ASCT), qui comprennent notamment les contrôleurs. Contrairement à un syndicat, il est donc difficile d'estimer leur représentativité, on sait seulement qu'ils comptent 3.500 membres sur leur groupe de discussion sur Facebook.
Le collectif réclame une meilleure reconnaissance de la spécificité de leurs métiers, et assure "avoir tout fait pour éviter" une grève à Noël. "Nous avons prévenu notre direction il y a des semaines et des semaines. Si on en arrive à ce point à bloquer et à pénaliser la France, c'est que la colère est généralisée", explique l'un de ses fondateurs sur France Inter.
Il explique que le quotidien d'un contrôleur, "ce sont des journées de travail qui peuvent aller jusqu'à 10-11 heures, avec des déplacements continuels et des milliers de kilomètres tous les mois à contrôler, renseigner les voyageurs... En théorie nous sommes 2 par train, mais de plus en plus, nous sommes seuls, sur des TGV qui peuvent compter jusqu'à 600 clients par TGV."
Comment réagit la SNCF ?
La direction a formulé des propositions (dont une prime de 600 euros annuels pour l'ensemble des cheminots), mais le collectif les a pour l'instant rejetées. "L'entreprise a rajouté une indemnité de 600 euros brut, soit 38 euros par mois net, largement en dessous de ce que nous espérions."
Il semble toutefois que la direction de la SNCF ne compte pas faire d'autre proposition, et se prépare même plutôt à voir passer ce week-end de grève : elle appelle les voyageurs à s'y préparer. "Les Français ont besoin de partir en vacances, j'appelle à ce que les chefs de bord retiennent cette date particulière de Noël et ne fassent pas grève", a lancé Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs. "Notre porte reste ouverte si les syndicats souhaitent lever les préavis."
À quoi ressemblera le trafic ?
La SNCF s'attend à pouvoir faire circuler trois trains sur cinq en moyenne pendant ce week-end de Noël. Des chiffres qui varient selon la destination : samedi et dimanche, on parle par exemple de 1 train sur 2 pour les TGV en direction de l'Atlantique et du Nord (sauf la navette Paris-Lille, où le trafic sera quasi normal), 3 trains sur 5 sur les axes Sud-Est et Est. Il y aura également deux trains Ouigo sur trois, et trois trains sur quatre pour les Lyria et les Intercités.
Cela représente 200.000 voyageurs sans solution, pour un total de 800.000 prévus ce week-end. Des prévisions qui peuvent encore évoluer, les grévistes pouvant se déclarer jusqu'à 48 heures avant leur prise de service.
Les prévisions de trafic actualisées peuvent être trouvées sur le site officiel de la SNCF.
Quelles solutions pour les voyageurs ?
La SNCF a apporté ce mercredi après-midi des précisions sur les dédommagements mis en place. "Les voyageurs dont le train est annulé pourront bénéficier d'un remboursement à 100% ou d'un échange sans frais dans tous les trains où il reste de la place", détaille la compagnie ferroviaire dans un communiqué. Pour cela, la demande doit être faite avant le départ du train.
Un peu plus tôt dans la journée, le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, avait annoncé "200% de remboursement" pour les voyageurs qui verraient leur train annulé. Cette mesure de compensation "exceptionnelle" s'ajoute à la précédente, et se fera en bons d'achat. Elle est accessible aux voyageurs qui ont renoncé à leur voyage en train, mais aussi à ceux qui ont déjà échangé leur billet. Un site internet dédié devrait être mis en ligne dans les prochaines heures.
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L'idéal, pour ceux qui le peuvent, est de décaler leur voyage à mercredi ou jeudi, où 120.000 places sont encore disponibles. Tous les clients concernés ont reçu ou vont recevoir un message par SMS et mail leur indiquant la situation de leur train.