Giv Anquetil s'est rendu en Islande et au Groenland où la fonte des glaces s'est accélérée.
Episode 1 : en Islande, Requiem pour un glacier
En Islande, Requiem pour un glacier
6 min
Un nouveau rituel a été inventé le 18 août dernier en Islande : une cérémonie en mémoire du premier glacier islandais officiellement disparu à cause du réchauffement climatique.
Le glacier Okjökull, car c’était son nom, qui recouvrait plus de 15km2 en 1914, ne faisait plus que 700 m2 quand il a été officiellement déclaré « dead ice », « glace morte », en 2014.
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Alors cet été, des personnalités comme Mary Robinson, ex-PM d’Irlande et Haut-commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU, Katrín Jakobsdóttir, Première-Ministre de l’Islande s’y sont retrouvées avec des glaciologues, des environnementalistes et de simples citoyens, pour réfléchir à la signification d’un tel événement.
A l’initiative des anthropologues Dominic Bayer et Cymene Howe (de l’Université de Rice, au Texas), une plaque commémorative avec un texte de Andri Snár Magnason a été déposée au sommet du volcan OK. Elle a pour titre « Lettre pour le futur »:
"Ce monument est là pour reconnaître que nous savons ce qui est en train de se passer et ce qu’il faut faire. Vous seuls saurez si nous y sommes parvenus. -Août 2019"
La bande-annonce du documentaire "Not Ok" de Dominic Bayer et Cymene Howe:
Episode 2 : voir les glaciers avant qu’ils n’aient fondu : quand les croisières de luxe se bousculent au Groenland...
Les croisières de luxe se bousculent au Groenland - Version longue
6 min
Un des effets pervers des appels alarmistes sur l’accélération de la fonte des glaces arctiques au Groenland ? L’arrivée massives de paquebots de touristes, 47 navires en deux mois cet été, dans ce gigantesque pays peuplé de 56 000 habitants seulement (moins que de places au Stade de France ).
Sur le quai du port de Nuuk (capitale de 17 000 habitants), les Groenlandais sont partagés :
« 3 600 passagers à bord du MSC Orchestra... c’est plus de 5% de la population de notre pays qui débarque en un jour d’escale. Et ils n’achètent que quelques souvenirs, tout en polluant nos eaux! »
D’autres paquebots sont plus selects comme la croisière 5 étoiles et Spa du Silver Cloud : 200 passagers seulement, mais qui paient 1000 usd par jour! Alors à ce prix-là, on exige de voir des ours polaires et des icebergs à n’importe quel prix !
Les environnementalistes, eux, s’inquiètent pour ce milieu fragile et encore préservé, que la fonte des glaces et le réchauffement climatique rendent chaque année plus accessible aux navires pollueurs.
Episode 3 : la pêche miraculeuse, quand les pêcheurs Groenlandais profitent du réchauffement climatique (et s’inquiètent pour le reste du monde)
A la rencontre des pêcheurs du #Groenland, une #pêche devenue facile qui les laisse pourtant dubitatifs.
6 min
En une semaine, 3 rares requins taupe croisant normalement dans les eaux du Danemark ont été pêchés au large des côtes du Groenland cet été. Et tout le monde s’en étonne dans ce peuple de pêcheurs, une activité qui représente plus de 90% de l’économie du pays.
On ne sait pas trop si c'est grâce ou à cause du réchauffement des températures, mais des variétés auparavant pêchées plus au Sud, comme le maquereau ou le hareng, se retrouvent dans les filets Groenlandais. Et la pêche est bonne.
Même les chasseurs en profitent : moins de glace égale plus d’herbe, et donc plus à manger pour des rennes plus gras et plus nombreux : cette année tous les quotas de chasse ont été levés.
Mais à 71 ans passés, le vieux Johannes reste dubitatif face à cette pêche miraculeuse :
« c’est vrai que le réchauffement nous est favorable ici... mais je pense aux autres, ailleurs. »
A lire, le reportage d'Agnès Rotivel dans la Croix.
Episode 4 : les Inuits contre la mine et son uranium
Les Inuits contre la mine et son uranium
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Alors que les glaces du Groenland fondent à une vitesse inédite, les appétits s’aiguisent pour ses formidables ressources minières jusqu’alors inaccessibles. Or, cuivre et terres rares indispensables aux nouvelles technologies, le sous-sol de l’île regorge de minerais qui, pour une partie de la classe politique locale, pourraient permettre à cette jeune nation (en partie autonome depuis 1979) de financer son indépendance totale du Danemark (qui contribue encore pour 50% du budget de l’île).
Mais c’est trop cher payer pour les habitants de Narsaq. Dans ce village de pêcheurs de 1 300 habitants au sud-ouest de l’île, beaucoup se mobilisent contre le projet minier d’investisseurs Australiens et Chinois et leur société Greenland Minerals : raser la montagne pour en extraire 6 0000 Tonnes de minerai par an.
Car pour Marianne Paviasen de l’association Urani Naamik (« non à l’uranium »), non seulement elle nuirait à l’environnement (avec une estimation de 60% d’émissions de CO2 en plus pour tout le pays si la mine est exploitée), mais la présence d’uranium et de thorium éveille les craintes de retombées radioactives.
Nous n'avons pas à détruire notre environnement pour que vous achetiez un smartphone neuf chaque année!"