Réseau "Fripon", battues et archivage : à la recherche des météorites qui tombent sur notre sol
Par Sophie Bécherel
Le réseau Fripon (et sa cohorte de caméras braquées vers le ciel) permet d'observer les chutes de météorites, comme récemment aperçue au-dessus du Lot-et-Garonne, avant de partir à la chasse de ces cailloux exceptionnels.
C'est un nom amusant, pour parler de véritables bolides dans le ciel. Connaissez-vous Fripon, le réseau d'observation et de surveillance des météorites, qui, dans leur trajet jusque sur Terre, se transforment en boules de feu ? Il y a dix ans, des scientifiques ont entrepris de bâtir ce maillage d'une centaine de caméras, réparties sur le territoire français et connecté aux réseaux homologues italien ou britannique. Braquées vers le ciel, elles tentent de repérer (quand elles se produisent) les chutes de météorites. Comme tout récemment, fin février.
Une météorite tombée en Lot-et-Garonne
Le samedi 27 février, des centaines d'habitants du Sud-Ouest ont vu le phénomène de très près. "C'est passé au-dessus de moi", témoigne par exemple Erick, sur le site de sciences participatives Vigie-Ciel. "La trajectoire était presque horizontale, un peu au dessus de Sirius, à peu près en direction de la ceinture d'Orion", selon Philippe qui semble bien connaître les étoiles. "J'étais assise à table avec des amis et j'ai crié 'étoile filante'. Ça venait d'en haut à gauche et ça allait en bas à droite", rapporte encore Lati.
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Si tout cela peut paraître un peu vague, la position GPS précise que les témoins ont fourni va aider les scientifiques. Ces indications, couplées à celles des caméras de Fripon, ont permis aux chercheurs de l'observatoire de Paris de calculer la trajectoire de la météorite et d'évaluer la zone approximative de chute : à environ 3 kilomètres près d'Aiguillon dans le Lot-et-Garonne.
Chasse à la météorite
Avec ces infos, la chasse peut commencer et toute personne intéressée peut se joindre aux recherches. À Aiguillon, une véritable battue, le nez sur les chaussures, a été organisée il y a 10 jours. Mais, hélas, ça ne marche pas à tous les coups. Car il faut du monde pour chercher. Et l'œil est moins exercé qu'avant, les bois, les campagnes sont moins entretenus qu'autrefois.
Au XIXe siècle, 45 météorites ont été récoltées grâce à cette méthode. Une toutes les deux ans. Et quand on trouvait un caillou très noir, lisse, parce que brulé lors de sa rentrée atmosphérique, on allait voir l'instituteur, le pharmacien, le curé qui avait le réflexe de contacter les naturalistes du Muséum, explique Brigitte Zanda, membre du réseau Fripon.
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Près d'Aiguillon, dans le Lot-et-Garonne, on cherche toujours la météorite tombée fin février. En Grande-Bretagne, nos voisins ont eu plus de chance. Un autre bolide a été vu et le caillou, tombé à Winchcombe, près de Leicester, le dimanche 28, été récupéré. Un "chondrite carbonée", rare, de 300 grammes.
En tout cas, il est important de les remettre entre les mains de scientifiques. Parce qu'eux seuls savent faire parler les météorites, véritables archives du système solaire. De la matière primitive qui, analysée chimiquement, donne de précieuses informations sur la formation des planètes.