"Retour à Séoul" : le "mélo magnifiquement bien incarné" de Davy Chou, à voir absolument

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"Retour à Séoul" : le "mélo magnifiquement bien incarné" de Davy Chou, à voir absolument

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La comédienne Park Ji-min dans le film "Retour à Séoul" de Davy Chou (2023)
La comédienne Park Ji-min dans le film "Retour à Séoul" de Davy Chou (2023)
- Films du Losange

Pour son troisième long-métrage, le jeune cinéaste nous emporte à Séoul, aux côtés de Freddie, une Sud-Coréenne adoptée en France, en quête de ses origines, mais dont l'interprétation signe davantage le portrait d'un personnage absolument magnifique en tous lieux.

Le film résumé par Jérôme Garcin

Troisième long-métrage du Français d'origine cambodgienne Davy Chou, qui raconte ici le voyage à Séoul d'une Sud-Coréenne de 25 ans, Freddie, qui a été adoptée en France. Elle ne cherche pas à retrouver ses parents biologiques et c'est pourtant ce qu'elle va faire peu à peu, tout en découvrant un pays, une culture dont elle ne connaît ni les codes, ni la langue. Freddie est jouée par une non-professionnelle qu'il faut saluer, Park Ji-Minh, qui porte littéralement ce film sur le déracinement, sur le retour au pays natal.

Camille Nevers salue un personnage atypique qui s'assume à 100 %

Pour Libération, on applaudit un film méchant qui aime et qui assume son personnage atypique, totalement inattendu dans ses intentions, ce qui la rend d'autant plus passionnante à déchiffrer : "L'actrice a refusé de se conformer à la gentille Asiatique qui est en pays natal et étranger à la fois. C'est ça qui est beau, ce côté dépaysé et dépaysant du personnage, qui donne cette impression de voyager à l'étranger dans un pays que vous connaissez, qui fait que vous avez une forme de reconnaissance et de dédain par rapport aux gens que vous fréquentez. Un sentiment très bien filmé au milieu des gens qui la font leur et qu'elle regarde de haut tout en même temps. Il y a une forme de surprise continuelle sur la façon d'être.

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Il y a chez elle une défiance continue très sauvage, très rétive qui fait qu'elle fuit tout le temps. Elle refuse. Elle dit non. Elle ne veut pas aller là où on lui demande d'aller. Le film n'est fait que de bifurcations systématiques. Ce n'est pas du tout un film touristique dépaysant sur Séoul, mais un film très confiné, en huis clos, qui se passe sur huit ans et qui offre une sorte de souffle progressif à mesure que l'on tente de déchiffrer ce très beau personnage".

"Un film plutôt interéssant" selon Pierre Murat

Un personnage et une mise en scène curieux, mais cela n'est pas sans avoir laissé le critique ciné de Télérama indifférent : "Il y a deux qualités dans ce film. D'abord la mise en scène dont je ne suis pas totalement fan, mais qui, je dois le reconnaître offre quelque chose de très beau dans la longueur des plans. Le deuxième atout de ce film, c'est que son personnage n'est absolument pas sympathique. C'est ce qui fait toute la qualité du film : une fille qui fait systématiquement la gueule avec tout le monde et qui permet d'éviter toute mièvrerie. C'est un personnage très important qui produit un film assez intéressant".

Xavier Leherpeur applaudit "un film d'observation terriblement bien incarné"

Selon le journaliste et chroniqueur ciné de France Inter, le film partage une vraie réflexion autour de l'identité, du sens conféré à l'origine, qui sont très souvent des mots très galvaudés par les politiques : "C'est très intéressant de voir cela sur le plan humain intérieur, sans que ça soit un film autobiographique. Il y a une vraie réflexion sur d'où on vient.

Il y a des idées de mises en scène sur le temps, sur la durée des séquences qui sont absolument passionnantes, rythmées par des ellipses qui laissent du temps pour regarder le visage absent de cette femme, mais tout aussi présente dans la conversation. C'est un film d'observation, mais terriblement incarné. Pour un jeune metteur en scène, ce film est rempli d'une force incroyable qui démontre le côté antipathique de son personnage, repliée sur elle-même, isolée et qui raconte ce sentiment de n'être ni là, ni d'ailleurs".

Michel Ciment scotché par "le portrait d'une femme absolument magnifique"

"Il faut bien avoir en tête que ce sont 200 000 Coréen.ne.s qui ont été adopté.e.s par des familles étrangères depuis la guerre de Corée.

Ce qui aurait pu être un film à thèse ou un film sociologique est au contraire un portrait de femme magnifique, parce que totalement plongé dans une indécision parlante. On ne sait pas exactement ce qu'elle pense, mais une recherche d'identité induite qui rend le film tout à fait passionnant à travers l'opacité de la protagoniste".

Le film

🎧  Écoutez l'ensemble des critiques échangées à propos de ce film sur le plateau du Masque et la Plume :

"Retour à Séoul" de Davy Chou

6 min

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