Risques d'infection, de perte d'emploi : la crise sanitaire a fragilisé les salariés
Par Julien Baldacchino
Selon une étude de la mutuelle Malakoff Humanis, plus de la moitié des salariés se dit aujourd'hui dans au moins une situation de fragilité. Mais si ce chiffre est stable par rapport à 2018, les types de fragilité évoqués ont évolué du fait de la crise de Covid-19.
Pas plus de situations de fragilité, mais des situations différentes, et surtout qui ont plus de répercussions sur la vie professionnelle : c'est ce qu'il ressort d'une étude publiée ce vendredi matin par la mutuelle Malakoff Humanis.
Selon cette enquête, menée sur un échantillon de 2 010 salariés et 405 dirigeants d'entreprise, plus de la moitié des salariés indique vivre actuellement une situation de fragilité, un chiffre stable par rapport à 2018. Du côté des dirigeants, ils sont 70% à dire compter au sein de leur entreprise au moins un salarié en situation de fragilité – et même 93% dans les entreprises de plus de dix salariés.
Des conséquences sur le travail plus fortes qu'avant
L'épuisement professionnel est le motif le plus souvent avancé (13%), suivi par la perte de sens dans le travail (11%) et les conditions de travail éprouvantes (11%). En revanche, la crise sanitaire a aussi fait émerger des risques, qui constituent de nouvelles formes de fragilité : 63% des salariés disent craindre le risque infectieux pour eux-mêmes (et 70% pour leurs proches). Le risque de perte de revenus marque 65% des salariés, et un salarié sur deux affirme que la crise a activé ou réactivé des difficultés d'ordre psychologique.
Là où la crise a fait évoluer les choses, c'est que les salariés sont plus nombreux qu'avant à affirmer que ces fragilités ont des répercussions sur leur travail : c'est le cas pour 60% d'entre eux, ce qui représente 7 points de plus qu'en 2018. Ainsi, 51% des salariés qui ont des situations de fragilité personnelle disent avoir du mal à concilier vie professionnelle et vie privée (et inversement, c'est le cas pour 47% des salariés en fragilité professionnelle). La baisse de l'engagement, de la productivité et la dégradation des relations avec les managers sont également des conséquences pointées de ces fragilités.
Enfin, l'enquête fait apparaître une différence de perception : 76% des dirigeants interrogés disent avoir mis en place pour accompagner des situations de vulnérabilité. Alors que 46% des salariés seulement disent que leur entreprise le fait.