Sarkozy évoque pour la première fois la possibilité de gagner

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Sarkozy évoque pour la première fois la possibilité de gagner

[scald=105027:sdl_editor_representation]par Yann Le Guernigou

MEAUX, Seine-et-Marne (Reuters) - "Oui, on va gagner !" Nicolas Sarkozy a pour la première fois vendredi évoqué la possibilité d'une victoire à l'élection présidentielle, surfant ainsi sur des sondages d'opinion qui lui sont moins défavorables pour le premier tour.

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Le président-candidat l'a fait en conclusion d'un discours très combatif au cours duquel il a relégué au second plan le thème de son déplacement du jour, la rénovation des quartiers difficiles, marqué par une visite sur le terrain à Meaux.

"Dans ces deux mois qui restent, la victoire, le résultat, il ne dépend pas de moi, il dépendra de vous comme jamais dans l'histoire politique de notre pays", a-t-il dit à l'adresse du public massé dans un centre sportif de la ville.

"Si le peuple de France décide que la majorité silencieuse refuse le diktat de la pensée unique, refuse les scénarios écrits à l'avance, refuse qu'on lui impose des idées dont il ne veut pas, et si ce peuple de France (...) dit 'maintenant, ça suffit', c'est nous en liberté qui choisirons le prochain président de la République, je vous dis, mes chers amis, oui on va gagner !".

Nicolas Sarkozy s'est employé par la suite à minimiser l'importance des propos de fin de son discours prononcé sans note, assurant qu'il s'en était "tiré comme ça" pour le conclure alors qu'il devait "absolument partir" pour un rendez-vous.

"Mais sur le fond, je pense ce que je vous ai toujours dit : rien n'est joué, les choses se joueront au dernier moment", a-t-il ajouté non sans souligner qu'il aurait été raillé s'il avait prononcé les mêmes propos de victoire il y a dix jours, quand les sondages étaient très mauvais.

"Ce qui a changé, c'est pas que je le dise, c'est que vous ne vous moquiez plus de moi", a-t-il indiqué à des journalistes.

S'agissant de la politique de la ville, Nicolas Sarkozy a confirmé le lancement d'un nouveau plan décennal de rénovation urbaine qui succédera à celui de la période 2002-2012, pour un montant compris entre 10 et 15 milliards d'euros.

"COMBLE DE LA DÉMAGOGIE"

Il a laissé entendre que, comme dans le précédent, qui a atteint 45 milliards d'euros, les financements proviendraient pour l'essentiel du 1% logement et des bailleurs sociaux.

Pour éviter une dispersion, le nouveau plan devrait être consacré sur 200 quartiers prioritaires (contre 480 dans le premier) et la clause d'insertion, à savoir le taux de salariés issus des quartiers que les entreprises chargées des projets doivent employer, sera portée de 5% à 15%.

Accompagné du maire de Meaux Jean-François Copé, qu'il a trouvé "excellent" jeudi soir face à François Hollande sur France 2, le président-candidat avait entamé son déplacement par la visite du quartier de Beauval, où des tours ont été rasées pour céder la place à un habitat à taille plus humaine.

Il est entré dans plusieurs commerces et s'est laissé prendre en photos avec les habitants avant de rencontrer des responsables d'associations.

Espéré un temps, le président du Parti radical Jean-Louis Borloo, qui s'est beaucoup investi dans les questions de rénovation urbaine, n'était pas là. Mais Nicolas Sarkozy a assuré qu'"il y aura bientôt une visite dans les quartiers avec Jean-Louis, très bientôt".

Comme la veille dans la Marne, il s'en est pris en termes très vifs à son rival socialiste, l'accusant d'être au "comble de la démagogie" quand il se dit opposé à la présence de mineurs dans les centres de rétention administrative pour les étrangers en voie d'expulsion.

"Est-ce que ceux qui osent proposer ça ont compris une chose, que les réseaux mafieux du monde entier vont maintenant envoyer le message à tous les malheureux qui veulent venir chez nous 'venez avec vos enfants', comme ça ils ne pourront plus vous expulser", a-t-il dit.

"On est rattrapé par ce que font ses propres amis, toujours", a-t-il ajouté en rappelant que les centres de rétention avaient été créés sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin.

Edité par Yves Clarisse