Se désister si nécessaire pour empêcher la victoire du FN : la petite révolution de François Baroin

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Se désister si nécessaire pour empêcher la victoire du FN : la petite révolution de François Baroin

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C'est une décision habituellement prise entre les deux-tours et dont l'anticipation risque de crisper au sein de LR
C'est une décision habituellement prise entre les deux-tours et dont l'anticipation risque de crisper au sein de LR
© AFP - JEAN-SEBASTIEN EVRARD

Le patron LR des législatives, François Baroin, a pris les devants lundi soir en appelant ses candidats à se désister au second tour si nécessaire pour contrer le Front national.

C'est une question "tranchée depuis longtemps" a expliqué lundi soir François Baroin, le chef de file Les Républicains qui mène la campagne pour les élections législatives : après les résultats du premier tour, le 11 juin prochain, les candidats LR qualifiés mais devancés, dans le cas de triangulaires ou quadrangulaires, devront se désister en faveur d'un autre candidat, pour éviter toute victoire du Front national.

Cette déclaration, réalisée devant la presse en marge d'un meeting en Loire-Atlantique a de quoi surprendre. D'abord parce que cette question du désistement ou du "ni-ni" est habituellement adoptée dans l'entre-deux tours, après concertation des ténors LR à l'occasion d'un bureau politique généralement assez houleux. Ici, le sujet est donc adopté avec presque 15 jours d'avance.

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Une ligne claire mais une possible opposition interne

Ensuite, François Baroin a surpris aussi, parce qu' a priori, la ligne était déjà définie depuis l'élection présidentielle. Il y a un mois, LR avait trouvé une formule alambiquée pour inciter les électeurs de François Fillon à ne pas voter "pour" Emmanuel Macron, mais bien "contre" Marine Le Pen : "Face au Front national, l'abstention n'est pas un choix [...] nous appelons à voter contre Marine Le Pen."

Donc annoncer, comme François Baroin l'a fait hier soir, qu'il faudra accepter de se désister - si nécessaire - en faveur des candidats de la République en Marche, c'est une petite révolution.

En réalité, cela n'a rien de surprenant de la part du sénateur-maire de Troyes. Sa ligne a toujours été claire : il reste un Chiraquien, qui considère que le Gaullisme doit combattre le Front national. Mais sa position promet tout de même, à la mi-journée, un comité de campagne un peu agité, face à la ligne dure de Laurent Wauquiez.