Séismes en Turquie et Syrie : plus de 7.300 morts, les secours recherchent des survivants

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Séismes en Turquie et Syrie : plus de 7.300 morts, les secours recherchent des survivants

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Cette vue aérienne montre des habitants à la recherche de victimes et de survivants dans les décombres à Besnian en Syrie, le 6 février 2022.
Cette vue aérienne montre des habitants à la recherche de victimes et de survivants dans les décombres à Besnian en Syrie, le 6 février 2022.
© AFP - OMAR HAJ KADOUR

Jusqu'à 23 millions de personnes pourraient être touchées par les séismes qui ont frappé la Turquie et la Syrie, estime l’OMS. Les secouristes poursuivent leurs recherches et s'efforcent de sauver les personnes piégées sous les décombres.

Le bilan ne cesse de grimper après les séismes qui ont frappé lundi la Turquie et la Syrie. La barre des 7.000 morts est dépassée. Les secouristes tentent toujours d’extraire des rescapés des décombres. L’aide internationale devait commencer à arriver mardi dans les régions les plus touchées par les secousses. La plus violente a atteint une magnitude de 7,8 sur l’échelle de Richter, elle a été ressentie jusqu'au Liban, à Chypre et dans le Nord de l'Irak. Des pompiers français et membres de la sécurité civile sont arrivés sur place.

185 répliques depuis le premier séisme

Après les deux premières secousses dans la nuit de dimanche à lundi, au moins 185 répliques ont été enregistrées lundi. Des répliques ont été enregistrées dans la nuit, mardi avant l'aube. Quelque 23 millions de personnes pourraient être touchées par les séismes qui ont secoué le Sud-est de la Turquie et le Nord de la Syrie, selon l'OMS, "dont environ 5 millions de personnes vulnérables", estime une responsable de l'Organisation mondiale de la santé, Adelheid Marschang. "Près de 6 000 bâtiments identifiés comme ayant été effondrés", précise sur France 2 Ali Onaner, ambassadeur de Turquie en France.

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Des sauveteurs recherchent des survivants dans les décombres de bâtiments effondrés à Adana, le 6 février 2023.
Des sauveteurs recherchent des survivants dans les décombres de bâtiments effondrés à Adana, le 6 février 2023.
© AFP - Can Erok
Des secouristes et des volontaires mènent des opérations de recherche et de sauvetage dans les décombres d'un immeuble effondré, à Diyarbakir, le 6 février 2023.
Des secouristes et des volontaires mènent des opérations de recherche et de sauvetage dans les décombres d'un immeuble effondré, à Diyarbakir, le 6 février 2023.
© AFP - LYAS AKENGIN

Des amas de béton

Selon notre reporter sur place, Marie-Pierre Verot, la route qui mène à Antioche, au sud du pays, est une scène de désolation. Le bitume fracassé, les bâtiments secoués comme des boîtes d'allumettes, certains effondrés, d'autres sont sur le point de tomber. Des volontaires s'affairent, sans boire ou manger. Des moignons de ferrailles et de bétons pointent vers le ciel. Marie-Pierre Vérot a vu, un peu plus loin, une maison qui n'est plus qu'un amas de pierrailles. Le visage d'une femme émerge des décombres. Elle tient son bébé dans les bras. Il est mort, elle est vivante, mais la mère coincée sous les gravats.

Des équipes françaises en route

Les premières équipes de secouristes doivent arriver mardi en Turquie, en provenance du monde entier. Des équipes françaises comptent se rendre à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d'accès et profondément meurtrie ensevelie sous la neige. 73 pompiers français et membres de la sécurité civile sont arrivés en Turquie. Ils ont atteri à l'aéroport d'Incirlik, à une dizaine de km d'Adana, au sud-est de la Turquie et doivent se rendre dans la ville d'Hatay. En tout, 45 pays ont proposé leur aide selon le président turc Recep Tayyip Erdogan. Le président américain Joe Biden promet à son homologue "toute l'aide nécessaire, quelle qu'elle soit". La Chine annonce l’envoi d’une aide de 5,9 millions de dollars.

Les secours se pressent dans les décombres d'un immeuble d'Adana, dans le sud-est de la Turquie,
Les secours se pressent dans les décombres d'un immeuble d'Adana, dans le sud-est de la Turquie,
© Radio France - Marie-Pierre Vérot

L'ONU insiste sur le fait que l'aide fournie irait "à tous les Syriens sur tout le territoire", dont une partie n'est pas sous le contrôle du gouvernement. Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie au nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés. Une vingtaine de combattant du groupe Etat islamique ont profité du chaos pour s’évader d’une prison militaire à Rajo, contrôlée par des rebelles pro-turcs.

Fournir de l'eau potable

"Dans ce type de catastrophe, la priorité numéro une, c'est de fournir de l'eau potable", a expliqué Ann Avril, la directrice générale d'Unicef France mardi sur France Inter. L'eau potable "est le seul moyen d'éviter qu'il y ait une deuxième catastrophe, c'est-à-dire que [les rescapés] meurent de soif ou que des maladies se propagent".

Un homme regarde le personnel de secours à la recherche de victimes et de survivants à travers les décombres à Kahramanmaras, en Turquie, le 7 février.
Un homme regarde le personnel de secours à la recherche de victimes et de survivants à travers les décombres à Kahramanmaras, en Turquie, le 7 février.
© AFP - OZAN KOSE

En collaboration avec les autorités locales, l'organisme est souvent "obligé de tracter de l'eau potable d'autres régions", avant de "purifier l'eau à l'aide des tablettes de purification", précise Ann Avril. La directrice générale d'Unicef France appelle donc à la solidarité des Français : "5 euros permettent de purifier 1 500 litres d'eau potable, donc des petits dons peuvent beaucoup aider à fournir de l'eau potable aux enfants", note-t-elle. Selon Ann Avril, il faut justement favoriser les dons d'argent, et non les dons de plaid, couettes ou autre matériel, car envoyer du matériel serait "logistiquement difficile".