S'exprimant devant les délégués du 65e congrès de la Fifa, Sepp Blatter a lancé vendredi un appel à l'unité avant le vote (16h30) qui doit déterminer s'il se voit confier un cinquième mandat consécutif de président au moment où l'organisation est prise dans un scandale de corruption.
"Aujourd'hui, j'appelle à l'unité et à l'esprit d'équipe afin que nous puissions aller de l'avant", a déclaré Sepp Blatter qui possède de bonnes chances de l'emporter face à son unique rival le prince jordanien Ali ben Hussein.
Cela ne sera pas toujours facile mais nous sommes réunis ici aujourd'hui pour nous attaquer aux problèmes qui ont été créés. Nous sommes ici pour les résoudre.
Plusieurs voix, dont celle du président de l'UEFA, Michel Platini, se sont élevées pour demander la démission de Blatter après l'arrestation, mercredi, par la police suisse de sept membres dirigeants de la Fifa accusés de corruption dans le cadre d'une enquête diligentée par la justice américaine.
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"L'essentiel est de savoir où la Fifa se situe dans le monde", a poursuivi Blatter, plaidant pour la "transparence". Et d'ajouter :
L'important est le combat contre la corruption, le trucage des matches, le racisme et la discrimination. Montrons au monde que nous sommes capables de diriger notre institution qui est la Fifa et que nous pouvons le faire ensemble.
Peu de suspense
Mais Sepp Blatter peut-il vraiment être réélu à la tête de la FIFA ? Il y a en fait peu de suspense, puisqu'il bénéficie d'appuis solides à la tête de l'organisation du football mondial. Même si son unique challenger, le Jordanien Ali Bin Hussein, pourrait profiter du contexte, le sortant fait toujours figure de favori.
Son principal atout : le mode de scrutin. Quelle que soit leur taille, chacune des 209 fédérations-membres dispose d'une seule voix, et les mastodontes allemands ou brésiliens pèsent autant que le confetti Trinité et Tobago. Or, si les grosses fédérations (européennes notamment) peuvent être financièrement autonomes, il n'en va pas de même pour les petites, dépendantes de l'argent de la FIFA et de son président.
Même si la grande majorité des européens vote pour le Jordanien Ali Bin Hussein, comme l'assure Michel Platini, même si l'Australie les a rejoints, cela ne devrait pas faire le poids face aux soutiens traditionnels de Joseph Blatter. La Confédération africaine, la plus nombreuse en voix, lui a ainsi renouvelé son appui. Pour être élu au premier tour, il doit recueillir les deux tiers des suffrages, la moitié plus une voix ensuite. Seule certitude : le sortant ne devrait pas réitérer son score de 2011 (89%). Il était alors seul en lice après le retrait de son rival… accusé de corruption.