Siège de la France au Conseil de sécurité de l'ONU cédé à l'Union européenne : démenti ferme de l'Élysée
Par Adrien Toffolet
Contrairement à ce qu'affirme le quotidien britannique The Telegraph dans son édition ce mercredi, la France ne mettra pas à disposition de l'Union européenne son siège à l'ONU en échange d'un soutien au projet de force militaire commune poussée par Emmanuel Macron. L'Elysée a officiellement démenti.
Le démenti officiel de la présidence française a été rapide. "Non, la France n’a pas proposé de laisser son siège au Conseil de sécurité des Nations unies. Il est à la France et le restera", tweete le compte officiel de l'Elysée, quelques heures après la publication par le journal britannique, The Daily Telegraph, d'un article laissant entendre que la France pourrait offrir son siège à l'UE en échange d'un soutien au plan d'Emmanuel Macron en faveur de la constitution d'une armée européenne. Proche du président, le député européen Stéphane Séjourné a aussi tout de suite démenti: "c'est faux "et ne sera jamais à l'ordre du jour".
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Des conséquences lourdes
La polémique du jour nous vient de la presse outre-Manche. Selon le quotidien britannique qui cite une source "alliée du président Français", le "siège de la France au Conseil de sécurité de l'ONU pourrait être mis 'à la disposition de l'Union européenne' si ses gouvernements membres apportent leur soutien au projet d'armée européenne d'Emmanuel Macron." Une annonce au conditionnel mais lourde de conséquences puisque la France partage avec quatre autres puissances, la Chine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie une position de membre permanent du Conseil de sécurité.
Nommément cité plus loin dans l'article, le député Italien Sandro Gozi, membre de Renew Europe (parti européen dont LREM fait partie), semble être la source en question. Il assure ce matin que ses "propos ont été totalement détournés". Sa collègue Française, Nathalie Loiseau, également via Twitter, explique quant à elle que l'affirmation du journal est "stupide" car "la charte de l'ONU ne reconnaît que les Etats", fermant ainsi la porte à toute présence de l'UE au Conseil de sécurité.
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Un acte de "trahison" pour l'opposition
Marque de mépris ou méconnaissance, comme l'Elysée, de nombreux alliés au Parlement européen ne présentent pas le quotidien conservateur comme un journal. Sandro Gozi, mais aussi Nathalie Loizeau et Stéphane Séjourné, le qualifient péjorativement de "tabloïd", qui "a l'habitude d'écrire n'importe quoi" dans le but de "nourrir la machine à polémique". A cet égard, c'est réussi. Plusieurs politiques en France, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon en tête, ont immédiatement réagi. La candidate du RN à la présidentielle et le chef des Insoumis également candidat évoquent un acte de "trahison" et appellent Emmanuel Macron à démentir ou clarifier sa position. Suite à la communication de l'Elysée, seul Jean-Luc Mélenchon a salué la mise au point.
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L'ombre de la crise diplomatique
Cette polémique arrive en plein milieu de la crise diplomatique des sous-marins. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont fait perdre à la France le 17 septembre un contrat militaire majeur : la vente à l'Australie de douze sous-marins pour 56 milliards d'euros. Les relations entre Paris et Washington sont tendues depuis. Quant à la position de Londres, Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, l'avait qualifiée avec ironie de "cinquième roue du carrosse". C'est d'ailleurs le chef de la diplomatie française qui représente la France, à la place du chef de l'Etat, à New York dans le cadre de l'Assemblée générale de l'ONU.
La défense européenne commune relancée
La crise des sous-marins pousse toutefois les européens à réaffirmer un peu plus le besoin d'une défense européen. La perte du contrat, tout comme le départ précipité d'Afghanistan a montré les différences de stratégie entre les Etats-Unis et ses alliés européens. Dans ce contexte, Emmanuel Macron entend profiter de la présidence de l'Union européenne début 2022, pour mettre au premier plan des objectifs de défense commune, comme l'expliquait Stéphane Séjourné ce lundi sur France Inter. Cette autonomie stratégique pourrait alors enfin prendre la forme d'une force militaire, une solution voulue depuis des décennies par des membres de l'UE, et défendue par le président Français.