[SIGNAUX FAIBLES] Fin du blocus pétrolier et changement de têtes en Libye

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[SIGNAUX FAIBLES] Fin du blocus pétrolier et changement de têtes en Libye

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Le blocage de sites pétroliers en Cyrénaïque (ici, la raffinerie de Al-Zaouïa) par le maréchal Haftar a provoqué un effondrement de la production d'or noir en Libye depuis le début de l'année.
Le blocage de sites pétroliers en Cyrénaïque (ici, la raffinerie de Al-Zaouïa) par le maréchal Haftar a provoqué un effondrement de la production d'or noir en Libye depuis le début de l'année.
© AFP - MAHMUD TURKIA

Chaque semaine, France Inter se penche sur les signes avant-coureurs de l'actualité internationale. Au programme ce vendredi : des gestes de bonne volonté et une reprise du dialogue en Libye, une tension contenue aux frontières biélorusses et un "non" au retour politique du Bolivien Evo Morales.

Le général Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a annoncé ce vendredi la fin du blocus que ses forces imposaient depuis janvier aux structures de transit et de production pétrolière du pays :

Nous avons décidé de reprendre la production et l'exportation du pétrole sous conditions, à savoir une répartition équitable des revenus [pétroliers et la garantie que ceux-ci ne soient] pas utilisés pour soutenir le terrorisme.

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Ce blocus, générant près de 9 milliards d'euros de pertes pour l'État libyen, avait aussi déclenché ces dernières semaines plusieurs manifestations, parfois violentes, jusque dans le propre camp du général Haftar. Dimanche 13 septembre, le "Premier ministre" avait même annoncé la démission de son gouvernement parallèle, basé à Benghasi, et aligné sur l'Armée nationale libyenne (ANL) du général Haftar. La frustration des Benghaziens devant la hausse des prix de l'essence, les coupures incessantes d'électricité et les conditions de vie de plus en plus dégradées, s'était muée en manifestations  tout au long de la semaine, entraînant dans les rues de la seconde ville du pays des milliers de personnes, qui avaient été jusqu'à mettre le feu au quartier général du gouvernement ANL.

Dans le camp d'en face, celui du Premier ministre du Gouvernement  d'accord national (GAN) de Fayez al-Sarraj, de semblables manifestations de frustration se sont également multipliées dans les villes de Misrata, Al-Zaouïa et même la capitale, Tripoli. Fayez al-Sarraj avait d'ailleurs licencié son ministre de l'Intérieur, avant de le rappeler quelques jours plus tard. Ce mercredi, c'est son propre poste de Premier ministre que Fayez al-Sarraj a dit vouloir quitter incessamment : "J'annonce à tous mon souhait sincère de céder mes fonctions à un prochain pouvoir exécutif avant fin octobre au plus tard", déclarait-il lors d'une courte allocution télévisée.

L'offensive militaire lancée par les forces du général Haftar (appuyée par l'Égypte, les Émirats arabes unis, la Russie et la France) sur le gouvernement de Fayez al-Sarraj au début de l'année s'est heurtée au printemps à la contre-offensive des forces du GAN, très lourdement appuyées, elles, par la Turquie. 

Depuis l'été, les combats se sont notablement apaisés, les forces des deux camps se faisant face dans le centre du pays. Début septembre, les rivaux ont retrouvé le chemin du dialogue et des rencontres se sont déroulées parallèlement à Montreux, en Suisse, du 7 au 9 septembre, et à Bouznika, au Maroc, du 6 au 10 septembre, pour relancer le dialogue et trouver une solution politique à la crise libyenne. Des négociations formelles, sous égide onusienne sont prévues à Genève le mois prochain. Elles doivent poser les bases d'une nouvelle structure gouvernementale pour le pays, d'une nouvelle Constitution et lancer le processus d'élections générales en Libye sous 18 mois. 

Biélorussie : les frontières restent ouvertes

Les menaces de fermeture des frontières de la Biélorussie n’avaient vendredi pas été suivies d’effet, au lendemain d'une déclaration d’Alexandre Loukachenko. Le président biélorusse a en effet invoqué jeudi une possible "guerre" avec ses voisins, accusés de soutenir la contestation qui le vise. Les "points de contrôle procèdent aux entrées et aux sorties", ont assuré les gardes-frontières du pays – des pèlerins juifs avaient néanmoins été bloqués le jour-même lors de leur passage vers l'Ukraine –, même si "le contrôle est renforcé" et si des "renforts tactiques ont été déployés". 

Les Histoires du monde
3 min

Pour le Premier ministre lituanien Saulius Skvernelis, les propos d’Alexandre Loukatchenko ne sont que des gesticulations "bruyantes", tandis qu’un responsable de l'Otan rappelait à l’AFP que l'Alliance n'était pas "une menace" pour Minsk et que sa présence militaire chez ses membres voisins du Biélorussie n'avait pas été renforcée.

Alexandre Loukachenko est confronté depuis sa réélection controversée début août à un mouvement de contestation inédit. Selon Minsk, celui-ci est piloté par les Occidentaux et leurs alliés, pour se servir du Biélorussie comme tremplin contre la Russie. Il a déjà à plusieurs reprises mobilisé l'armée aux frontières contre d'hypothétiques menaces de ces voisins. Y compris la Russie cet été.   

Bolivie : tous unis contre le retour d'Evo Morales

En vue des élections présidentielles du 18 octobre, la présidente par intérim de la Bolivie, la conservatrice Jeanine Anez, se retire de la course, à un mois du scrutin. Elle estime indispensable d’éviter les divisions de l’opposition qui favoriseraient le retour de la gauche au pouvoir.

Un Jour dans le monde
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Actuellement les sondages d’opinion mettent en tête des intentions de vote Luis Arce, dauphin de l’ex-chef de l’État Evo Morales, talonné par le candidat centriste Carlos Mesa.

La Bolivie traverse une crise post-électorale depuis le scrutin présidentiel d'octobre 2019. Evo Morales s'était proclamé vainqueur de la présidentielle pour un quatrième mandat, mais l'opposition avait crié à la fraude. Après des semaines de manifestations, le président avait démissionné et fui la Bolivie, lâché par la police et l'armée.

En bref : la Méditerranée déchaînée, une bactérie libérée, la bureaucratie décriée

Un ouragan en Méditerranée, c’est possible, et cela s’appelle un "médicane". Celui qui a traversé la mer Ionienne en direction de l’ouest de la Grèce a provoqué des pluies torrentielles, des inondations et des coupures de courant ce vendredi, avec des rafales allant jusqu'à 117km/h. Un phénomène rare, le dernier ouragan en Grèce, qui avait fait deux morts sur l'île d'Eubée, datant de 2018.

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La fuite en 2019 d'une bactérie en Chine depuis une usine biopharmaceutique produisant des vaccins pour animaux a affecté plus de 3 000 personnes dans le nord-ouest. Tous sont atteints de brucellose, ont reconnu les autorités. La maladie, transmise par le bétail ou des produits animaux mais non contagieuse entre humains, peut provoquer des fièvres, des douleurs articulaires et des maux de tête.

Victime de son succès, la plateforme en ligne créée par un ministre au Japon pour permettre à chacun de signaler des excès de bureaucratie n’aura pas survécu plus d’un jour. Taro Kono, devenu mercredi ministre de la Réforme administrative, a déclaré vendredi suspendre la réception de nouveaux messages afin d'examiner ceux que il a déjà reçus.

À réécouter : Sous les radars