[SIGNAUX FAIBLES] L'Iran muscle son programme d'enrichissement nucléaire

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[SIGNAUX FAIBLES] L'Iran muscle son programme d'enrichissement nucléaire

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La précédente unité de fabrication de ces centrifugeuses à Natanz avait été partiellement détruite par une explosion le 2 juillet dernier, explosion qualifiée de "sabotage" par les autorités.
La précédente unité de fabrication de ces centrifugeuses à Natanz avait été partiellement détruite par une explosion le 2 juillet dernier, explosion qualifiée de "sabotage" par les autorités.
© AFP - Iran Atomic Organization

Chaque semaine, France Inter se penche sur les signes avant-coureurs de l'actualité internationale. Au programme ce vendredi : l'Iran et son nouveau projet de centrifugeuses pour enrichir l'uranium, une transition probablement militaire au Mali et un possible apaisement à la frontière indo-chinoise.

Un nouveau programme de construction de centrifugeuses "avancées", pour enrichir son uranium. L'Iran a annoncé lundi qu'une nouvelle usine sera construite à cet effet, "plus moderne, plus grande et plus aboutie au cœur de la montagne", près de Natanz, a déclaré Ali Akbar Salehi, directeur de L'Organisation iranienne de l'énergie atomique. La précédente unité de fabrication de ces centrifugeuses à Natanz avait été partiellement détruite par une explosion le 2 juillet dernier, explosion qualifiée de "sabotage" par les autorités iraniennes. 

Avec ces nouvelles centrifugeuses, Téhéran entend donc poursuivre son programme d'enrichissement, en contradiction avec les termes de l'accord dit "JCPOA" ("Joint Comprehensive Plan of Action", ou Plan d’action global commun) signé en 2015. Dénoncé par l'administration Trump en 2018 – dénonciation assortie de sanctions renouvelées, lesquelles ont largement grevé l'économie iranienne – le JCPOA  est toujours considéré comme valide par les autres parties prenantes de l’accord : Russie, Chine et Européens, qui entendent que Téhéran s'y conforme. 

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Géopolitique
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Or, l'Iran a annoncé vouloir s'en affranchir, à moins que les Européens ne lui consentent des avantages économiques "significatifs", susceptibles de contrebalancer les sanctions américaines. Fin mars, l'Europe activait pour la première fois son mécanisme de troc Instex pour livrer du matériel médical à l'Iran, et Téhéran acceptait in fine cet été les inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qu'elle refusait depuis six mois.

Mais le premier rapport des inspecteurs de l'AIEA indiquait le 4 septembre dernier que la quantité d'uranium faiblement enrichi désormais accumulée par Téhéran fin août atteignait 2,1 tonnes, soit plus de dix fois la limite autorisée à 202,8 kilos au terme de l'accord JCPOA.

Quant à l'enrichissement lui-même, Téhéran serait dorénavant en capacité de produire de l'Uranium enrichi à 4,5 %, au-delà de l'enrichissement à 3,6 % maximum lui aussi autorisé dans le cadre du Plan d'Action. Mais encore très loin de l'enrichissement à 90 %, nécessaire pour la confection d'une arme nucléaire. Les centrifugeuses "avancées" devraient pouvoir accélérer ce processus. 

Au Mali, la transition pourrait être militaire

La communauté internationale, notamment les pays de la Communauté des États ouest-africains (Cédéao), exigeaient pour le Mali un exécutif civil et une période de transition de un an maximum. Il pourrait en être différemment, selon des experts désignés par les militaires au pouvoir.

Ils ont proposé vendredi une transition de deux ans conduite par un président désigné par la junte"une personnalité civile ou militaire", précise la "charte de la transition" –, dans un document soumis aux responsables réunis à Bamako pour préparer un retour des civils à la tête du pays. Au risque de voir se prolonger l’embargo sur les flux commerciaux et financiers imposé par la Cédéao au Mali après le coup d’État militaire qui, le 18 août, a installé une junte militaire au pouvoir et chassé le président le président Ibrahim Boubacar Keïta, dit "IBK".

Prudente désescalade dans l'Himalaya

On n’avait pas entendu un coup de feu sur la frontière indo-chinoise depuis 1975. Mardi, les deux voisins se sont mutuellement rejeté la responsabilité de tirs à leur frontière, quelques semaines après un affrontement au corps-à-corps qui avait fait des victimes dans les deux camps au Ladakh, qui la limite himalayenne contestée entre l'Inde et la Chine.

L'Himalaya, une zone frontalière très disputée.
L'Himalaya, une zone frontalière très disputée.
© Radio France - Rédaction internationale

Jeudi à Moscou, néanmoins, les ministres des Affaires étrangères des deux puissances nucléaires de la région se sont mis d'accord pour travailler ensemble afin de désamorcer la situation. Ils ont, dans un communiqué commun, convenu d'"éviter les actions qui pourraient aggraver la situation".

En bref : manifestations en Colombie contre les violences policières, un ex-président condamné en Équateur

Onze morts, des centaines de blessés, des dizaines de postes de police détruits en Colombie. C’est le bilan après deux jours d’affrontements entre la police et des manifestants révoltés par la mort, en début de semaine, de Javier Ordoñez, un ingénieur de 43 ans, après une interpellation violente par les forces de l’ordre. Le président Ivan Duque a promis une enquête "avec une rigueur totale afin d'avoir une certitude absolue sur les faits".

À réécouter : Sous les radars

En Équateur, la justice a confirmé lundi en cassation la condamnation de l'ex-président Rafael Correa à huit ans de prison pour corruption. Avec plusieurs de ses anciens collaborateurs, il a reçu des pots-de-vin en échange de contrats avec diverses entreprises. Installé en Belgique depuis 2017, il ne pourra donc pas briguer la vice-présidence de son pays, comme il le souhaitait, en février prochain.